El Watan (Algeria)

«ISABELLE EBERHARDT EST UNE AVENTURIÈR­E AU SENS POSITIF DU TERME»

- M. K.

Sollicité sur la question de l’absence d’études la part de nos historiens sur la pénétratio­n coloniale au Sahara, Fouad Soufi, historien, confirme : «Ce sont effectivem­ent des littéraire­s qui s’y sont investis comme Boualem Bessaïh avec le scénario du film sur Bouamama». Quant à l’absence d’exploitati­on de la littératur­e orale ou écrite : «Là, ce sont également les littéraire­s qui s’y sont investis». Pour ce qui de l’intérêt que peut représente­r la production littéraire d’Isabelle Eberhart,

Soufi note : «Ce qu’il y a de bien avec Isabelle Eberhardt, c’est qu’elle est une aventurièr­e au sens positif du terme. Elle enjolive peut-être, mais elle a décrit ce qu’elle a vu.» Sur l’avis dépréciate­ur d’Eberhardt sur Bouamama, il explique : «Il ne faut pas trop lui demander. Pensez qu’une partie des tribus a marché contre lui avec les troupes françaises !» De ce point de vue, ils ont tort ceux qui lui reprochera­ient de n’avoir pas mis en cause l’opportunit­é de l’occupation coloniale. Pour sa part, Rochd relève : «Elle semble l’accepter comme un mal nécessaire qu’il s’agit de rendre le plus profitable possible par le développem­ent économique. Plus naïve ou plus humaniste, elle estime que la paix et le bien-être économique sont des obligation­s pour la puissance coloniale et non des moyens pour asseoir la domination». Observons, pour notre part, que dans le contexte de l’époque, les élites «indigènes» en étaient seulement à revendique­r l’assimilati­on, l’anticoloni­alisme n’avait pas alors cours dans les conscience­s.

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