Rush sur les appareils de mesure d’oxygène et les respirateurs artificiels
Certains appareils, tels que les oxymètres de pouls, appelés également dans le jargon médical «saturomètres» ou les concentrateurs d’oxygène sont pris d’assaut dans les pharmacies et les parapharmacies ou sur internet. Résultat : les prix passent du simple au double, de 1500 DA à 4000, voire 7000 DA pour les oxymètres et de 70 000 jusqu’à 200 000 DA pour les respirateurs artificiels. Messaoud Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), ne s’étonne pas de cette flambée. «Depuis le début de la pandémie, dit-il, tous les produits liés à la Covid-19 ont été pris d’assaut, que ce soit les appareillages, les dispositifs médicaux ou les médicaments, aussi bien à l’échelle locale que mondiale. Si les prix des médicaments n’ont pas bougé, les masques – à titre d’exemple – que nous vendions à 5 DA valent aujourd’hui près de 40 DA. Les oxymètres de pouls dont les prix ne dépassaient pas les 2000 DA sont vendus jusqu’à 7000 DA aujourd’hui.» C’est que, nous explique-t-il, la réglementation pour les appareillages et les dispositifs médicaux n’est pas aussi bien administrée que celle du médicament. Le fait est que, par ailleurs, les prix de ces appareils importés ont augmenté sur le marché mondial et que le coût du transport et du fret ont également grimpé. Quid de la qualité et de la conformité des appareils médicaux de mesure vendus sur le marché algérien ? Les opérateurs et les entreprises qui procèdent à l’importation, explique Messaoud Belambri, sont, en principe, connus. «Tout ce qui rentre légalement, par le biais d’importateurs agréés et identifiés, est soumis au contrôle des services habilités dépendant du ministère de l’Industrie pharmaceutique et de celui du Commerce, disposant ainsi d’un certificat de conformité délivré par les services de l’Etat. Le matériel est, de ce fait, conforme et de qualité selon les normes requises», argue-til. Les réclamations sur la qualité des matériels vendus étant assez courantes, le représentant des pharmaciens d’officine estime que cette évaluation doit être l’apanage des services spécialisés. «Il n’est pas donné à n’importe qui de s’ériger en contrôleur, explique Messaoud Belambri. S’il y a des suspicions ou des doutes sur la qualité du matériel, les professionnels de santé savent à qui s’adresser pour signaler toute défaillance. C’est, dans ce cas de figure, aux laboratoires agréés de se prononcer.» Les professionnels de santé estiment, par ailleurs, que le bon fonctionnement de ces appareils (oxymètres, glucomètres, thermomètres…) dépend d’un certain nombre de paramètres : taux de sensibilité, vétusté des piles ou de l’appareil en question ainsi que d’autres facteurs médicotechniques. En tout cas, la vente de ces appareils marche si bien que les opérateurs de vente en ligne les ont ajoutés à leur catalogue, ce qui alimente les inquiétudes des pharmaciens d’officine. Et le représentant du Snapo de souligner : «Le commerce en ligne doit aujourd’hui être réglementé afin d’éviter que des produits non homologués se retrouvent dans le circuit.» A. B.