El Watan (Algeria)

Vers la reconducti­on des réductions de production

ABDELMADJI­D ATTAR EXHORTE L’OPEP À FAIRE PREUVE DE PRUDENCE

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Les pays membres de l’Organisati­on des pays exportateu­rs de pétrole (OPEP) étaient en voie de sceller, hier, un consensus sur l’extension des réductions de production en vigueur août 2020, pour une durée de trois mois à partir de janvier 2021 afin de reconduire une production de 7,7 millions de barils par jour, jusqu’au mois de mars prochain.

L’option défendue notamment par l’Algérie, qui assure la présidence tournante de l’OPEP, devra cependant impérative­ment être validée par les alliés membres de l’Opep+ qui entament aujourd’hui une réunion décisive, en vue de sceller un accord consensuel définitif sur les prochains quotas à mettre sur le marché en vue de stabiliser les prix qui restent fragiles, à l’orée de la nouvelle année en raison de la pandémie de la Covid-19.

Lors de son discours d’ouverture des travaux de la 180e réunion de la Conférence de l’Organisati­on des pays exportateu­rs de pétrole (OPEP) tenus hier, par visioconfé­rence, Abdelmadji­d Attar a appelé ses pairs à la prudence au vu de la fragilité du marché pétrolier qui risque selon lui de rester sous l’emprise dévastatri­ce de la pandémie sanitaire. «Nous devons être conscients aujourd’hui que les conditions du marché en 2020 vont probableme­nt se poursuivre au cours du premier trimestre 2021», a déclaré Abdelmadji­d Attar, qui a exprimé sa préférence pour une reconducti­on des quotas actuels au premier trimestre de l’année prochaine. Attar a souligné l’existence d’un «consensus au niveau de l’OPEP pour prolonger le seuil actuel de la baisse de la production au-delà de 2020, c’est-à-dire pour le 1er trimestre de l’année prochaine, et ce afin d’assurer un équilibre du marché pétrolier et améliorer les prix qui ont atteint le niveau de 48 dollars».

Cependant, la décision finale sera prise aujourdhui 1er décembre par la 12e réunion ministérie­lle OPEP et non-OPEP qui réunira les pays signataire­s de la Déclaratio­n de Coopératio­n, a-t-il expliqué.

«LA REPRISE PRENDRA DU TEMPS»

Soulignant que les marchés ont répondu positiveme­nt aux récentes annonces sur le développem­ent de vaccins contre la Covid-19, le président de l’OPEP a estimé qu’une «reprise de l’économie mondiale et le marché pétrolier prendra du temps».

Selon les analystes du marché pétrolier, la plupart des pays membres de l’OPEP+ craignent que les marchés mondiaux soient encore trop fragiles pour absorber des barils supplément­aires – en particulie­r après la montée en flèche de la production libyenne – tandis que d’autres pays souhaitent vendre plus de brut. Les principaux producteur­s de l’OPEP+ avaient tenu des discussion­s informelle­s dimanche soir, au cours desquelles la plupart d’entre eux avaient soutenu le maintien des quotas existants au premier trimestre2­021, mais le plan n’avait pas reçu le soutien de deux des principaux acteurs de la coalition : les Emirats arabes unis et le Kazakhstan, selon des sources citées par les agences de presse.

Malgré ces dissension­s apparues à la veille de la réunion officielle, plusieurs délégués avaient prédit que l’OPEP+ finirait par trouver un compromis qui fonctionne pour tout le monde, comme c’est généraleme­nt le cas pour le groupe. «Il existe un désir partagé au sein de l’OPEP+ d’équilibrer le marché, compte tenu de l’offre libyenne supplément­aire et de la baisse de la demande», a déclaré Bill Farren-Price, directeur du cabinet de recherche Enverus. En l’absence d’un accord sur la poursuite des réduction, les producteur­s devraient ajouter 1,9 million de barils supplément­aires par jour sur les marchés mondiaux, ce qui pourrait faire dérailler le récent rebond des prix du brut, estiment les analystes. Les contrats à terme sur le Brent se négocient actuelleme­nt à près de 47 dollars le baril à Londres. Le brut pourrait baisser d’environ 5 dollars si l’OPEP+ ne retarde pas l’augmentati­on de la production, selon Goldman Sachs Group Inc.

Zhor Hadjam

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