Des élus de l’opposition montent au créneau
● Des élus de l’APC de Béjaïa dénoncent «l’indécence» frappant la répartition du budget communal et compte attirer l’attention des autorités et prendre la population à témoin sur ce qu’ils qualifient de «dérive» de l’exécutif.
Douze élus sur les 31 que compte l’APC de Béjaïa après la suspension du maire et un de ses adjoints, issus des listes indépendantes: Debout Béjaïa et Ensemble pour Béjaïa ainsi que du FFS, ont levé le bouclier contre l’exécutif de l’APC qui s’apprêtait dimanche dernier, à répartir en délibération un budget de 274 milliards de centimes dans des conditions, écrivent les contestataires, «particulières qui suscitent moult questions et indignations».
Les signataires de la déclaration, interpellés par cette répartition qu’ils jugent ne répondant pas aux priorités du moment, comptent attirer l’attention des autorités habilitées et prendre la population à témoin sur ce qu’ils qualifient de «dérive» de la part de l’exécutif communal, que nous n’avons pas pu joindre. Ils reprochent à l’exécutif d’avoir «procédé à ces affectations en vase clos dans l’insouciance de la tragédie qui frappe durement la population de la commune», à savoir la crise sanitaire du coronavirus.
Ils doutent de l’excès de «générosité» de l’exécutif envers certaines associations qui devraient bénéficier d’une rallonge budgétaire alors qu’elles n’ont enregistré aucune activité après leur dotation récente en subvention. Ils estiment que l’octroi d’une rallonge de 10 milliards de centimes est «indécent», alors que ces associations ont bénéficié en octobre dernier de 25 milliards de centimes.
Les protestataires soulignent aussi la dotation de l’EPIC communal pour la gestion des déchets ménagers d’une nouvelle enveloppe de 5 milliards de centimes alors qu’il n’a même pas entamé les 32 milliards attribués pour son démarrage. Il est utile de rappeler qu’à ce propos, la population attend toujours la mise en service de cet Epic depuis le mois de juin dernier, date à laquelle l’APC a lancé un appel à candidatures pour le recrutement d’un directeur.
Pour eux, il serait judicieux que l’exécutif s’occupe des véritables priorités qu’impose la pandémie de la Covid-19 et les besoins pressants de la population en matière d’équipements publics, comme les écoles primaires qui ploient sous la charge des élèves. A ce sujet, les opposants parlent d’anciens programmes «injustement annulés», dont ceux datant de 2019 et dotés de 133 milliards de centimes. Selon eux, ces programmes sont remplacés par «des propositions sans aucun impact et remettant entièrement en cause le contrôle de l’autorité de tutelle qui a validé et approuvé ces inscriptions». Les signataires ont, par ailleurs, souhaité voir des dotations de budget au profit du secteur de la santé, particulièrement au CHU de Béjaïa qui a sollicité le concours de la commune pour l’acquisition «d’équipement d’hospitalisation d’urgence comme les générateurs d’oxygène et moniteurs de paramètre vitaux». Dans le même contexte, ils constatent «la négligence des écoles primaires qui peinent à assurer les normes du protocole sanitaire à cause du manque en moyens et produits d’hygiène dont la fourniture relève de la responsabilité directe de l’APC». L’urgence, pour ces élus, c’est également d’apporter assistance aux personnes âgées de la maison des vieux et aux familles endeuillées. Ils sont convaincus que l’adoption de cette répartition telle qu’elle est présentée ne sera pas sans «conséquences désavantageuses pour la population qui risque d’exacerber son mécontentement».