En poste devant la poste
Difficile de ne pas parler du Président disparu, car s’il est guéri et en phase de contrôles depuis le 15 novembre, selon la Présidence, pourquoi n’envoie-t-il pas simplement un message vidéo à tous les
Algériens ? Mais oui, il est possible de ne pas évoquer le sujet, on accuse par exemple les Algériens d’être responsables de la propagation du virus. C’est peut-être vrai, du moins en partie, mais s’ils ne sont pas des Suisses-Allemands, on ne peut pas leur faire porter la responsabilité d’avoir organisé des denses meetings électoraux pour faire passer le référendum, le vote en lui-même et surtout, de ces longues queues à la poste qui débutent dès 6h du matin tous les jours. C’est là où depuis le mois de mars et l’arrivée de la pandémie par la main étrangère, les autorités auraient pu faire quelque chose, trouver des solutions et surtout en finir avec cette obligation de virer les retraites et salaires des fonctionnaires et entreprises d’Etat à la poste, alors qu’il y a plusieurs banques publiques qui pourraient accueillir ces fonds, puisqu’il s’agit encore d’Etat. Généraliser le paiement par internet bien sûr, aujourd’hui encore utilisé uniquement pour les gros services de l’Etat, même si là aussi on pourrait accuser les commerçants de refuser les terminaux de paiement comme les gérants de site de commerce électronique. Que de temps perdu, qui ne reviendra pas, que de morts inutiles, qui ne renaîtront pas. Qu’a fait le ministre de La Poste sur ce sujet depuis qu’il est nommé ? Pas grand-chose. Si, Brahim Boumaza a annoncé samedi dernier que les hôpitaux seront bientôt dotés d’un internet haut débit. Il n’y a pas assez d’oxygène dans les hôpitaux, mais il y aura dorénavant internet pour consulter les sites web sur la mort. On s’attend donc par mesure de réciprocité à ce que le ministre de l’air annonce que les Postes seront dorénavant équipées de générateurs d’oxygène. Sauf que s’il y a encore un ministère de La Poste en 2020, il n’y a toujours pas de ministère de l’air.