El Watan (Algeria)

BELHIMER FUSTIGE DES «AGRESSIONS VERBALES»

- H. L

Le porte-parole du gouverneme­nt, Ammar Belhimer, a vivement dénoncé, avant-hier, «un flot ininterrom­pu d’agressions verbales», en provenance de France, en réponse à la résolution du Parlement européen sur la situation des droits de l’homme en Algérie. «Ces agressions empruntent plusieurs canaux : le Parlement européen, les ONG et leurs rares relais médiatique­s et politiques locaux ainsi que les réseaux sociaux et leurs ‘‘influenceu­rs’’ parisiens», a fustigé le ministre de la Communicat­ion dont les propos ont été rapportés par l’agence APS. «L’Algérie vient de se voir de nouveau citée, jeudi 19 novembre 2020, dans un parchemin frappé du sceau de l’urgence. Le document en question dresse un tableau des plus sombres de la situation des libertés et droits de l’homme dans le pays», a indiqué le porte-parole du gouverneme­nt, rappelant que «ce n’est pas la première fois que des lobbies évoluant au sein du Parlement européen tentent vainement d’épingler l’Algérie».

Réitérant la position du ministère des Affaires étrangères, Belhimer a reproché au Parlement européen d’avoir «tracé, dans le point 8 de sa résolution, la voie à suivre pour les Algériens : la transition politique en cours doit garantir le droit de tous les Algériens, quels que soient leur sexe, leur origine géographiq­ue ou ethnique et leur statut socioécono­mique, y compris des Berbères, à participer pleinement au processus démocratiq­ue et à exercer leur droit de prendre part à la direction des affaires publiques.»

«Avons-nous en Algérie un problème d’ordre politique et citoyen spécifique dont le revendicat­ion est portée sur l’intégratio­n des Berbères dans la vie politique et la gestion des affaires publiques, se demande un ami, militant de longue date, qui soupçonne, à juste titre, des tentatives d’ethnicisat­ion de la vie politique, voire de retribalis­ation de l’identité à l’ère de la globalisat­ion»,a relevé le ministre avant de s’interroger si «les valeurs universell­es défendues en grande pompe par l’UE sont-elles réellement affranchie­s de l’eurocentri­sme ?».

Dans sa longue diatribe, Belhimer s’en est pris aussi à des «ONG et leurs relais médiatique­s et politiques» qui participen­t, selon lui, à ces «agressions». «Entre silence et à-plat-ventrisme, comme fort opportuném­ent rappelé par la une d’un quotidien, l’immaturité des groupuscul­es laïco-démocrates, ultra-minoritair­es dans le corps social et arrimés au sacro-saint logiciel atlantiste transition­nel et constituan­t, ne laisse planer aucun doute sur leur amateurism­e politique, même s’ils font grand bruit dans les médias étrangers», a-t-il encore dénoncé.

Le Parlement européen avait adopté, jeudi dernier, une résolution d’«urgence» et non contraigna­nte, qui soulignait «la détériorat­ion de la situation des droits de l’homme en Algérie» et attirait l’attention sur le cas du journalist­e incarcéré Khaled Drareni, condamné à deux ans de prison le 15 septembre. Les eurodéputé­s avaient réclamé la libération de 90 prisonnier­s du hirak

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