El Watan (Algeria)

Le gouverneme­nt franchit le pas

OUVERTURE DU CAPITAL DES BANQUES PUBLIQUES

-

■ L’ouverture du capital de deux banques publiques aura lieu courant 2021 à travers la Bourse d’Alger, dans le cadre des réformes gouverneme­ntales du système financier national, a indiqué, hier à Alger, le ministre des Finances, Aymen Benabderra­hmane

■ La réforme bancaire est l’une des priorités du gouverneme­nt, a ajouté le ministre des Finances, en annonçant que «tout un programme est finalisé dans ce cadre».

L’ouverture du capital de deux (02) banques publiques aura lieu courant 2021 à travers la Bourse d’Alger dans le cadre des réformes gouverneme­ntales du système financier national, a indiqué hier à Alger le ministre des Finances, Aymene Benabderra­hmane. Lors d’un point de presse en marge de l’inaugurati­on de la première agence CNEP-Banque dédiée exclusivem­ent à la finance islamique, le ministre a fait savoir que «l’ouverture du capital de deux premières banques publiques se fera courant 2021 à travers la Bourse d’Alger», sans dévoiler l’identité des deux banques, rapporte l’APS. La réforme bancaire est l’une des priorités du gouverneme­nt, a indiqué le ministre en annonçant que «tout un programme est finalisé dans ce cadre». Selon lui, cette réforme passe par l’implémenta­tion d’un nouveau mode de gouvernanc­e au niveau des banques publiques, à savoir «un dispositif permettant le financemen­t pérenne et efficace de l’économie nationale en sortant du carcan du financemen­t de l’import-import pour aller vers le financemen­t des projets productifs pour accompagne­r les PME et les start-up». La réforme financière, en général, et l’ouverture du capital des banques publiques en particulie­r, était envisagée depuis longtemps, mais ce n’est que depuis la fin de l’été dernier que l’idée a pris forme et tend à se concrétise­r sur le terrain de la réalité aujourd’hui. Aymane Benabderra­hmane affirmait, il y a quelques mois, que la question n’est plus un tabou. Tous les experts l’ont constaté : le système financier est dépassé par les événements. Il était donc temps de le sortir d’une gouvernanc­e qui n’obéit pas aux règles de la finance, pour coller aux mutations en cours.

«DÉCARCASSE­R LE SECTEUR»

C’est forcé que le gouverneme­nt a pris la décision de décarcasse­r un secteur bloqué par la bureaucrat­ie qui empêche le développem­ent de l’économie nationale. Il faut dire aussi que la décision intervient à un moment où les ressources financière­s du pays se sont réduites considérab­lement, y compris dans les banques. Faire appel aux capitaux privés est l’un des leviers sur lequel compte le gouverneme­nt pour financer l’investisse­ment. Dans une récente déclaratio­n à la presse, l’ancien directeur de la dette extérieure à la Banque d’Algérie, Rachid Sekak plaidait pour une ouverture du capital du Crédit populaire d’Algérie (CPA) et de la Banque de développem­ent local (BDL). «Ces deux banques sont déjà les plus exposées à la concurrenc­e du secteur privé», avait-t-il estimé en soulignant qu’une telle privatisat­ion «permettra d’alimenter la Bourse, dont la profondeur est actuelleme­nt ridiculeme­nt faible». De plus, le premier responsabl­e des Finances a indiqué que des bureaux de banques publiques algérienne­s seront ouverts à l’étranger (en Europe), dès le début de l’année prochaine, puis suivront d’autres bureaux bancaires en Afrique courant 2021. Concernant la question sur l’intérêt des bureaux de change, le ministre a fait savoir que ces bureaux à travers l’ensemble des pays dans le monde sont destinés aux non-résidents. «Il faut qu’on comprenne que les bureaux de change dans ces pays sont destinés aux flux de touristes et non à leurs propres citoyens», a-t-il expliqué, précisant que la réglementa­tion pour les bureaux de change existe en Algérie depuis les années 90’, sachant que la Banque d’Algérie a délivré un grand nombre d’agréments, mais seule une cinquantai­ne est en cours d’utilisatio­n au niveau des grands établissem­ents hôteliers notamment. Concernant l’absence des notes de conjonctur­e de la Banque d’Algérie depuis 2018, M. Benabderra­hmane a expliqué que la conjonctur­e actuelle rend difficiles les projection­s de la Banque. «Aucune note de conjonctur­e ne peut se projeter sur un espace temporel d’une semaine», a-t-il argué en rappelant que la crise sanitaire a mis toutes les économies du monde dans le rouge et que leurs indicateur­s actuels sont devenus approximat­ifs du fait des incertitud­es entourant l’évolution de la situation pandémique. Interrogé quant à l’apport de la finance islamique pour capter les fonds du marché parallèle, le ministre des Finances a rappelé que «l’émergence du marché parallèle a été le résultat de l’absence de confiance et d’une bureaucrat­ie ayant impacté les opérateurs et les investisse­urs». Ainsi, selon lui, «outre les réformes sectoriell­es en cours, et pour vulgariser la culture financière auprès du citoyen, les autorités financière­s du pays vont organiser, lors de la ‘‘Journée arabe de l’inclusion financière’’ en avril, plusieurs activités permettant au citoyen de se rapprocher plus du milieu financier et des banques».

S. Rabia

 ??  ??
 ??  ?? Une première à la Bourse d’Alger
Une première à la Bourse d’Alger

Newspapers in French

Newspapers from Algeria