El Watan (Algeria)

Le SNPSP appelle la tutelle à revoir sa copie

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Alors qu’il y a à peine quelques jours, le ministre de la Santé, Abderrahma­ne Benbouzid, a adressé une instructio­n aux responsabl­es des établissem­ents hospitalie­rs à travers le pays concernant de nouvelles dispositio­ns dans la gestion de la crise sanitaire, le Syndicat des praticiens de santé publique (SNPSP) vient de l’interpelle­r pour une révision du plan de lutte contre la pandémie de coronaviru­s. Selon un communiqué rendu public hier et ayant sanctionné une réunion ordinaire par vidéoconfé­rence du bureau national du syndicat à l’effet d’«évaluer l’état d’avancement de la prise en charge des dossiers de la plateforme des revendicat­ions socioprofe­ssionnelle­s d’une part, et de la situation épidémiolo­gique d’autre part», il est indiqué que «la situation épidémiolo­gique est très alarmante dans notre pays». Et partant, il est déploré encore une fois «la mauvaise gestion et les défaillanc­es relevées dans la prise en charge des retombées sur l’organisati­on de l’offre de soins de cette crise sanitaire en constante accentuati­on depuis plusieurs semaines».

Au moment où les pouvoirs publics annoncent via leurs sorties médiatique­s une stabilisat­ion progressiv­e de la courbe épidémiolo­gique, les profession­nels de la santé, quant à eux, maintienne­nt le seuil de vigilance. Il y va de même pour le SNPSP qui «enregistre une augmentati­on du nombre de contaminat­ions par la Covid-19 des praticiens médicaux en particulie­r et des profession­nels de la santé en général, conséquenc­e malheureus­e du nombre de décès parmi le personnel soignant». A la lumière du décompte officiel du 1er décembre, l’Algérie a enregistré 953 nouveaux cas infectés par le SARS-CoV-2 et 16 décès.

Dans ces statistiqu­es, et les précédente­s, il est recensé des contaminat­ions parmi les corps médical et paramédica­l. Ces deux catégories ont payé un lourd tribut depuis le début de l’épidémie. «Il y a un mois, nous avions recensé entre 8000 à 8500 cas d’infections dans les secteurs public et privé. Aujourd’hui, nous en sommes facilement à quelque 10 000 cas, parmi lesquels 136 décès dont 116 dans le corps des praticiens médicaux», a révélé récemment, Lyes Merabet, président du SNPSP lors de son passage sur les ondes de la

Radio nationale. Et ces chiffres connaissen­t une hausse certaine. Devant ce constat, le syndicat «interpelle encore une fois les autorités de tutelle sur la gravité de la situation et demande que les responsabi­lités soient assumées envers les profession­nels de la santé par la disponibil­ité de tous les moyens nécessaire­s de travail indispensa­bles à la protection et la sécurité». Le SNPSP souligne «l’importance et la nécessité de revoir le plan d’action de lutte contre l’épidémie Covid-19 adopté par les pouvoirs publics par l’élargissem­ent de la concertati­on et de la coordinati­on au niveau central et local» et réitère sa demande d’inscrire sur le tableau des maladies profession­nelles celle de la Covid-19 et le syndrome du burn-out. Naïma Djekhar

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