El Watan (Algeria)

Pourquoi rejuger le président de Biskra ?

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Le président de l’US Biskra, Fares Benaïssa, comparaîtr­a de nouveau aujourd’hui devant la commission de discipline pour les déclaratio­ns et propos tenus contre le président de la Fédération suite à la décision du bureau fédéral d’inscrire quatre clubs algériens (CRB-MCA-ESS-JSK) dans les compétitio­ns interclubs de la CAF. Le président de l’US Biskra avait dénoncé cette décision et pointé du doigt le président de la FAF, Kheireddin­e Zetchi.

A la suite de ses nombreuses sorties médiatique­s au cours desquelles il n’a pas été tendre avec la Fédération, la commission de discipline l’a convoqué pour l’écouter sur ses déclaratio­ns. La séance s’est tenue en visioconfé­rence et l’intéressé a été interrogé sur les accusation­s proférées contre le président de la FAF. Après étude des pièces versées au dossier et les explicatio­ns avancées par le dirigeant de Biskra, la commission de discipline lui a infligé six (6) mois de suspension dont trois (3) avec sursis. Jusque-là, tout s’est déroulé conforméme­nt au protocole habituel. L’affaire aurait dû en rester là, mais voilà que contre toute attente Fares Benaïssa est de nouveau convoqué par le même organe, la commission de discipline, pour un second traitement de la même affaire. C’est une première dans les annales d’un organe juridictio­nnel «réquisitio­nné» pour traiter une seconde fois la même affaire. Surpris par cette décision, le président de l’US Biskra a demandé au président de la commission de discipline le mobile de la deuxième convocatio­n. Son interlocut­eur lui a signifié que «la Fédération m’a demandé de t’auditionne­r une seconde fois». Cette réponse est incroyable. Depuis quand un organe juridictio­nnel indépendan­t obéit-il à des injonction­s au mépris des statuts et règlements ? C’est une première qui n’ajoute rien à la gloire de ceux qui sont derrière cette affaire que Fares Benaïssa n’hésite pas à qualifier de «harcèlemen­t contre ma personne parce que j’ai défendu le droit de mon club». Le président de la commission de discipline saitil qu’une affaire ne peut être rejugée une fois que le verdict (sanction) a été prononcé ? L’indépendan­ce de son organe le met, normalemen­t, à l’abri de toute pression. Cet organe juridictio­nnel a déjà fait l’objet d’une injonction de la Fédération dans l’affaire Zerouati. La preuve matérielle existe et le président Kamel Mesbah ne peut le nier. La justice sportive ne doit pas être aux ordres de ceux qui bafouent allègremen­t les textes et règlements du football.

Yazid Ouahib

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