Injection fatale

Spoutnik, Pfizer ou Moderna, la vaccination approche et le comité scientifique n’a toujours pas tranché, car c’est un enjeu important qui dépasse le cadre strict de la médecine. Entre vérités scientifiques, coûts et géostratégie, le choix n’est pas simple, 321 vaccins sont à l’étude selon l’OMS, 28 en cours d’essais cliniques et 10 en phase 3, toujours selon la centrale mondiale de la souffrance. Si la Chine et son Sinovac/Sinopharm, la Russie avec son vaccin Spoutnik V et Cuba sont les premiers à avoir lancé la vaccination, les américains Pfizer-BioNtech, Moderna et Novavax, l’américano-belge Johnson et Johnson sont juste derrière avec leurs homologations, talonnés par l’anglais AstraZeneca et l’indien Bharat Novotec, sans oublier l’algérien FAA-Labess19 de Ferhat Aït Ali, le Bonatéro Tchek, le neffa 20/20 et le RHBcov du docteur Zaïbet. Pour ces derniers, c’est évidemment une blague, mais pour les autres, c’est une affaire très sérieuse, le vainqueur de la compétition pouvant empocher autour de 10 milliards de dollars. Que va choisir l’Algérie, alors que les vaccins seront administrés dans le monde dès janvier 2021, soit dans moins d’un mois ? Que va-telle acheter sachant qu’il y a aussi le français Sanofi, l’anglais GSK et l’Allemand CureVac, bien qu’en retard sur les autres ? Que va décider, le comité scientifique ou l’armée des 12 généraux sachant aussi qu’il y a 3 types de vaccins, à protéines recombinantes, à ARN et à vecteur viral, alors que la rumeur sur la modification des gènes par les vaccins à ARN enfle avec la peur des Algériens d’être transformés en castors ou en Suédois ? L’Algérie a une préférence russe et chinoise, mais le lobbying français peut agir sur l’idée que tout ce qui se fait à Alger passe par Paris, à moins qu’on ne choisisse l’allemand pour avoir bien soigné notre Président. Dans tous les cas, il est temps de décider et c’est là où c’est compliqué, le décideur qui en théorie doit décider du vaccin contre le virus a disparu en théorie à cause du même virus.