El Watan (Algeria)

Zoukh placé sous mandat de dépôt

- Salima Tlemçani

Le tribunal de Tipasa a condamné, hier, l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, jugé en comparutio­n et en première instance, à une peine de 5 années de prison ferme dans l’affaire d’«octroi de privilèges» à la famille de Abdelghani Hamel, et à 4 ans de prison ferme dans une autre affaire similaire, relative à la famille Mahieddine Tahkout, avec ordre de sa mise en détention au terme de l’audience

Abdelkader Zoukh a été également interdit d’occuper des postes de responsabi­lité au sein de l’Etat et de se porter candidat pour des postes politiques pendant 3 ans après l’expiration de sa peine.

Condamné à deux peines, l’une de 4 ans de prison ferme et l’autre de 5 ans de prison ferme assortie d’un mandat de dépôt au terme de l’audience, l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, a été placé hier en détention par le tribunal de Tipasa. Il venait de comparaîtr­e devant la même juridictio­n pour un troisième

procès lié aux avantages accordés à Ali Haddad et dans lequel le parquet a requis une peine de 10 ans de prison ferme et un mandat de dépôt.

Venu très tôt la matinée, l’ex-wali d’Alger semblait très inquiet hier au tribunal de Tipasa, où devait se tenir son troisième procès lié aux avantages accordés à Ali Haddad, patron de l’ETRHB, mais aussi entendre le verdict des deux affaires jugées le 29 novembre dernier, ayant trait à l’octroi de biens fonciers aux enfants et à l’épouse de l’ex-patron de la police, Abdelghani Hamel, ainsi qu’au propriétai­re du groupe Cima Motors, Mahieddine Tahkout. Ainsi, pour l’affaire liée aux membres de la famille Hamel, l’ex-wali a été condamné à une peine de 4 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de dinars et d’une privation de tous ses droits civiques (d’élire, de se faire élire ou d’être nommé à des fonctions publiques), pendant trois ans, une fois sa peine purgée. Pour ce qui est de l’affaire liée aux concession­s foncières accordées à Mahieddine Tahkout, le tribunal a prononcé une peine de 5 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de dinars et un mandat de dépôt au terme de l’audience. Une fois qu’il aura terminé sa peine, Abdelkader Zoukh sera privé de tous ses droits civiques pendant une période de trois ans. Il devra également s’acquitter du paiement d’une somme de 10 millions de dinars au Trésor public pour le préjudice occasionné par les faits dont il a été reconnu coupable dans chacune des deux affaires. Visage livide, les mains tremblante­s, Zoukh semblait assommé par la sentence, surtout au moment où les policiers en uniforme, qui l’encadraien­t depuis le début de l’audience, l’ont dirigé vers l’arrière-porte de la salle. Tête baissée, il les suit passivemen­t.

Lors des deux procès, le procureur avait requis, pour chacune des deux affaires, une peine de 15 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de dinars et de la confiscati­on de tous les biens de l’ex-wali, avec un mandat de dépôt au terme de l’audience, pour le dossier de Mahieddine

Tahkout. Le Trésor public a, pour sa part, réclamé 10 millions de dinars pour les préjudices subis pour chacune des deux affaires. La défense de l’ex-wali compte faire appel de cette décision dès aujourd’hui. C’est ce que Me Zouaoui nous a déclaré à la fin du procès.

A rappeler que les deux procès en question concernent, pour le premier, deux appartemen­ts (l’un social et l’autre LSP) affectés respective­ment à Chafik et Chahinez Hamel, laquelle a également bénéficié d’une concession industriel­le de 7000 m2 située à Bab Ezzouar, Alger, pour la réalisatio­n d’un hôtel et d’une tour d’affaires (sans paiement des redevances et des frais de viabilisat­ion) ainsi que l’octroi à Mme Hamel de locaux commerciau­x d’une superficie totale de plus de 700 m2 à Ouled Fayet, pour en faire une crèche. L’enquête judiciaire a relevé de «nombreuses violations de la procédure» de l’acquisitio­n de ces biens, mais au cours du procès, l’ex-wali a nié avoir donné «une quelconque directive», révélant cependant avoir été sollicité (à travers un appel téléphoniq­ue) par Abdelghani Hamel pour le projet de sa fille et le logement de son fils, mais Hamel a nié, en reconnaiss­ant juste un appel téléphoniq­ue avec Zoukh pour s’enquérir de «la procédure d’obtention d’une concession industriel­le» au profit de sa fille Chahinez. Deux témoins ont confondu l’ex-wali.

Le deuxième dossier pour lequel il a été condamné à 5 ans de prison avec mandat de dépôt est lié aux avantages accordés à Mahieddine Tahkout, à savoir les marchés du transport public que ce dernier a obtenus mais aussi aux nombreuses concession­s foncières industriel­les dont il a bénéficié au niveau de la capitale.

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