Tenue aujourd’hui du Forum des droits de l’homme
La 9e édition du Forum des droits de l’homme (FDH) aura lieu aujourd’hui à Béjaïa. Lancé à l’initiative de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), le forum se tiendra dans un contexte particulier marqué par la crise sanitaire due à la Covid-19. «Le Forum des droits de l’homme est ce rendez-vous annuel des droits humains qu’organise la LADDH à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits humains, le 10 décembre, anniversaire de l’adoption par l’ONU de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Neuf ans déjà et toujours cette obstination, malgré les interdictions et les difficultés», signale Saïd Salhi, vice-président de la LADDH. Depuis sa première édition en 2012, la LADDH «tente de réunir des acteurs nationaux et locaux du mouvement des droits humains et de la société civile de divers horizons, travaillant sur diverses thématiques, pour organiser le débat toujours en lien avec les droits humains universels, interdépendants et inaliénables», relève M. Salhi. Selon lui, le forum est l’occasion pour les organisateurs de «sortir des locaux, de la routine des séminaires» et aller à la rencontre de la population à travers des conférences de vulgarisation pour porter le message des droits humains, débattre et essayer de faire bouger les lignes et bousculer certaines mentalités et pesanteurs dans la société.
Cette année, le forum de la LADDH se déroulera dans un «contexte particulier, doublement marqué par la pandémie de coronavirus (Covid-19), mais aussi par une situation difficile des droits humains dans notre pays, avec son lot d’atteintes aux droits et libertés en plein hirak qui suscite encore de l’espoir et qui se poursuit encore après 21 mois de mobilisation pacifique, où la question des droits humains est mise au centre de ce combat citoyen et populaire unique dans l’histoire du pays», constate M. Salhi.
Dans le souci de sauvegarde de la santé publique, la LADDH a décidé d’adapter son programme de célébration à l’exigence du respect des mesures sanitaires, notamment la distanciation sociale, d’où l’impossibilité, précisent les organisateurs, de maintenir les conférences publiques et rencontres physiques avec les citoyens et acteurs du mouvement des droits humains et de la société civile qui, dans les éditions précédentes, ont toujours été les moments forts de ce forum. Il sera possible de suivre à distance les interventions sur la page officielle de la LADDH de Béjaïa (www.facebook.com/ LADDH).
La thématique liée à la situation des droits humains en Algérie verra la participation dans un premier panel, modéré par Boumedjane Hocine (CDDH), de la directrice d’Amnesty International Algérie, Hassina Oussedik, de Salam Khatri, Salah Abderrahmane, avocats, et de Saïd Salhi. Le deuxième panel verra l’intervention d’Ihsane Kadi, journaliste, Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ, Adila Bendimared, actrice, Abdelmalek Azzi, syndicaliste, Karim Boudjaoui, président du CST Béjaïa, et Hakima Sebaïhi, activiste et universitaire.
«Le forum a vu ses conférences interdites par des autorités, mais on a tenu, dans la difficulté. Nous, à la LADDH, nous voulons vraiment en faire le rendez-vous annuel des défenseurs des droits humains en Algérie», fait remarquer Saïd Salhi.
Nadir Iddir