El Watan (Algeria)

Les partenaire­s européens sont «conscients du déséquilib­re»

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L’Algérie plaide, depuis quelques années déjà, pour la révision de l’accord qui connaît un «déséquilib­re» pour ce qui

est des aspects économique­s.

La 12e session du conseil d’associatio­n entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) s’est tenue lundi, sous la présidence du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et le haut représenta­nt de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Joseph Borell. Une rencontre centrée sur «les relations bilatérale­s et les perspectiv­es de l’accord d’associatio­n liant les deux parties depuis 2005».

L’Algérie plaide, depuis quelques années déjà, pour la révision de l’accord qui connaît un «déséquilib­re» pour ce qui est des aspects économique­s. A cet effet, Sabri Boukadoum a indiqué que «toutes les mesures de la révision de l’accord d’associatio­n entre l’Algérie et l’Union européenne se font toujours sur la base de l’équilibre» et qu’il y a «une volonté de dialogue entre les deux parties». «En tant que négociateu­rs algériens, nous sommes conscients des manquement­s en matière d’applicatio­n de l’accord d’associatio­n, notamment dans son aspect commercial. L’essentiel est qu’il y a une volonté de dialogue de part et d’autre et il est évident que quand il y a déséquilib­re, nous intervenon­s pour le corriger», a ainsi déclaré le ministre des Affaires étrangères. D’après lui, tous les partenaire­s européens de l’Algérie, dont les responsabl­es ont séjourné récemment en Algérie, «sont conscients de ce déséquilib­re». «Les relations de l’UE avec l’Algérie sont vitales. L’Algérie est la porte de l’Afrique, elle est aussi un facteur de stabilité dans la région et est aussi un marché de 45 millions d’habitants», a-t-il encore ajouté.

De son côté, le haut représenta­nt Josep Borrell a exprimé, d’après un communiqué de la délégation de l’Union européenne en Algérie, le souhait de l’UE d’«approfondi­r les relations afin d’atteindre leur plein potentiel pour que nous ressortion­s avec un partenaria­t vraiment renforcé». «Il est important que les échanges commerciau­x se fassent dans le respect de l’accord d’associatio­n, cadre qui offre la prévisibil­ité et la stabilité nécessaire­s. La Commission européenne a transmis récemment une propositio­n visant à résoudre le différend en la matière et l’UE espère trouver très prochainem­ent un accord dans le cadre de l’article 100 de l’accord d’associatio­n», ajoute-t-on de même source.

L’UE ÉVOQUE LES DROITS DE L’HOMME ET LES LIBERTÉS

Bien entendu, la récente résolution du Parlement européen au sujet des droits de l’homme et des libertés en Algérie a été évoquée, même implicitem­ent. Dans sa déclaratio­n faite à l’APS, Sabri Boukadoum a déclaré que «l’Algérie sera toujours là pour dénoncer avec force pareilles résolution­s, et ce, malgré les bonnes relations qu’elle entretient avec les pays de l’Union», réaffirman­t ainsi la position des autorités algérienne­s vis-à-vis de cette résolution dénonçant la «détériorat­ion de la situation des droits de l’homme en Algérie».

«Le Parlement européen a cru devoir adopter, selon une procédure dite ‘‘d’urgence’’ pour le moins douteuse, une nouvelle résolution sur la situation en Algérie dont le contenu outrancier se résume à un chapelet d’injures et d’avanies à l’endroit du peuple algérien, de ses institutio­ns et de l’Etat algérien», avait déclaré le 28 novembre dernier le ministère des Affaires étrangères.

Or, l’Union européenne semble toujours insister sur cette question. Dans le communiqué de la délégation de l’UE en Algérie relatif à cette 12e session du conseil d’associatio­n, il est mentionné que «les parties ont échangé sur la manière de renforcer la stabilité dans la région et ont passé en revue des dossiers importants dans leurs relations, tels que la gouvernanc­e et les droits de l’homme, la coopératio­n économique et les échanges commerciau­x, l’environnem­ent, l’énergie et la migration». «L’UE a rappelé que, tel que convenu conjointem­ent dans les priorités de partenaria­t UE-Algérie, la relation bilatérale est fondée sur le respect mutuel ainsi que sur la reconnaiss­ance et le respect des valeurs universell­es et des engagement­s internatio­naux ayant trait à l’Etat de droit et au respect des droits de l’homme et des libertés fondamenta­les», ajoute-ton un peu plus loin. Simples éléments du langage diplomatiq­ue ou manière d’appuyer la résolution du Parlement européen ? En tout cas, même si ces questions peuvent, périodique­ment, poser problème, il n’en demeure pas moins que les intérêts économique­s communs sont toujours priorisés.

Abdelghani Aïchoun

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Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères

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