Les directeurs des écoles primaires protestent à Biskra
Les responsables des établissements dénoncent la gestion catastrophique des communes désormais incapables de répondre à leurs besoins.
Après les directeurs des lycées qui ont protesté la semaine dernière contre la dégradation de leurs conditions de travail, ceux des écoles primaires, affiliés au Syndicat national autonome des directeurs des écoles primaires (SNADEP), sont montés au créneau, lundi matin, pour exprimer eux aussi des revendications socioprofessionnelles devant le siège de la direction de l’éducation de Biskra. Ces fonctionnaires, visiblement peinés par leur situation sociale marquée par la baisse de leur pouvoir d’achat, le déficit en logements de fonction, le sentiment diffus d’être des déclassés par rapport à leurs homologues des autres paliers du système éducatif et se retrouvant «dépourvus et esseulés», selon eux, face à la crise sanitaire, ne veulent plus dépendre des APC et réclament un véritable plan de sauvetage des écoles primaires. «Les écoles primaires sont loin de répondre aux conditions reconnues en terme d’hygiène, de personnels et de gestion pour assurer la meilleure scolarisation, protection et sécurité des élèves», ont-ils souligné. «A cause d’une instruction datant des années 1970, la gestion des écoles primaires est confiée aux APC qui sont incapables désormais de répondre à nos besoins. Les CEM et les lycées sont sous la tutelle du ministère et des directions de l’éducation. Nous ne voulons plus dépendre des APC et réclamons la revalorisation des salaires, la mise en conformité de notre statut avec celui de nos collègues des autres paliers, des logements d’astreinte, le recrutement de personnel pour les cantines, le nettoyage et le gardiennage, la possibilité de bénéficier d’une retraite proportionnelle et anticipée et la restauration de notre dignité et de notre position sociale», a indiqué Brahim Amraoui, président du bureau local du Snadep lequel a remis une plateforme de revendications à Mohamed Louafi, directeur de l’éducation de Biskra. Celui-ci a promis de transmettre ces doléances au ministère et de faire son possible pour régler les problèmes soulevés relevant de ses prérogatives. A noter qu’en parallèle de la manifestation des directeurs des écoles primaires, plusieurs enseignantes incluses dans une liste d’attente de recrutement et qui ont passé et réussi le concours en 2017, se sont rassemblés sur les mêmes lieux pour mettre en avant, elles aussi, leur désarroi et consternation de ne pas être affectées dans un établissement scolaire «alors que les postes de travail sont donnés aux sortants des ENS et à de jeunes suppléants», ont-elles déploré. «Nous attendons depuis 4 ans de pouvoir travailler et d’exercer notre métier. Nous demandons juste de la transparence dans les recrutements et l’affichage des postes vacants dans la wilaya de Biskra avec l’activation de la plateforme numérique dédiée. Il y a un manque en enseignants dans plusieurs matières au primaire, au moyen et au secondaire, mais il semble que l’administration privilégie de recourir aux suppléants et aux contractuels au lieu de faire appel à nous. Nous réclamons juste un droit et implorons le ministre de l’Éducation nationale et le Premier ministre de comprendre l’ampleur de notre détresse», a expliqué l’une des protestataires.
Hafedh Moussaoui