MARCHÉ DE LA FRIPERIE DE BAB SKIKDA À GUELMA Les autorités observent toujours le silence
Les autorités de la wilaya n’ont pas réagi face à l’indignation des hygiénistes soucieux de la contagion galopante de la Covid-19 à Guelma. C’est un haut-lieu à risque de contagion qui sévit, encore, à Bab Skikda, plus exactement au marché de la friperie et autres camelotes. Un lieu visité quotidiennement par des centaines d’habitants de tous âges des deux sexes sans la moindre protection, sommaire soit-elle, et encore moins dans le respect des mesures barrières. «Nous n’avons pas les prérogatives pour intervenir dans des commerces informels. Seules les personnes détentrices d’un registre de commerce sont sujettes à des contrôles et des verbalisations», a déclaré à
El Watan un chef de service à la DCP de Guelma, en réponse à cette problématique. Nous l’aurons compris, les services de sécurité sont habilités à faire appliquer la loi dans ce contexte. Ainsi, du 10 novembre au 6 décembre, 1006 personnes ont été traduites en justice pour non-respect des mesures barrières. C’est un dispositif opérationnel instauré de 20h00 à 5h00 du matin, par la police, à travers les communes de la wilaya qui a permis également une mise en fourrière de 153 véhicules et 21 motocyclettes, précise un communiqué de la Sûreté de wilaya. Mais qu’en est-il des autres lieux, et ils sont nombreux, à l’image du marché de Bab Skikda ? À cette question, point de réponse. Karim Dadci
Des musulmans ont été arrêtés dans la région chinoise du Xinjiang (nord-ouest) après avoir été «signalés» par un logiciel qui repère les comportements suspects, a affirmé hier une organisation de défense des droits humains. L’association Human Rights Watch (HRW), basée aux EtatsUnis, rapporte avoir mis la main sur une liste de 2000 détenus arrêtés entre 2016 et 2018 à Aksu, une préfecture de la région en butte à des tensions entre la majorité ouïghoure, ethnie musulmane apparentée aux Turcs, et la minorité han (Chinois de souche). Selon HRW, ces détenus se sont retrouvés dans le collimateur des autorités après avoir été repérés par un logiciel baptisé «Plateforme intégrée d’opérations conjointes», qui analyse les mégadonnées collectées par l’énorme dispositif de surveillance électronique en place au Xinjiang. L’association en déduit que «l’immense majorité» des personnes dénoncées l’ont été sur la base de comportements parfaitement légaux, comme recevoir des coups de téléphone de l’étranger, ne pas avoir d’adresse fixe ou bien éteindre fréquemment son téléphone portable. Les accusations de «terrorisme» ou «extrémisme», utilisées pour justifier la répression au Xinjiang, n’apparaissent que pour environ 10% des personnes figurant sur la liste, selon HRW. La liste, dont une partie a été montrée à l’AFP, mentionne dans de nombreux cas que la personne a été simplement «signalée» par le logiciel. Les policiers ont pu ensuite décider d’envoyer les suspects dans des camps de rééducation politique, estime HRW. Des experts étrangers affirment qu’un million de Ouïghours ont été placés en détention ces dernières années dans ces camps. Pékin dément ce chiffre et affirme qu’il s’agit de centres de formation professionnelle destinés à éloigner les personnes de la tentation de l’islamisme, du terrorisme et du séparatisme après une série d’attentats attribués à des Ouïghours. La liste d’Aksu «est une nouvelle preuve que la Chine recourt à la technologie dans sa répression de la population musulmane», accuse HRW. Des entreprises chinoises ont été accusées par le passé d’avoir mis en place des logiciels de reconnaissance faciale permettant de repérer des personnes d’apparence ouïghoure. Encore mardi, le géant des télécoms Huawei a été montré du doigt aux EtatsUnis pour avoir été impliqué dans des tests d’un tel logiciel de détection, selon le cabinet de recherche IPVM.