El Watan (Algeria)

L’Entente entre deux feux

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Profitant de la retraite des défunts Messaoud Koussim et Lounis Mattem pour ne citer que ces deux grands défenseurs de la citadelle Entente en proie à la prédation, deux camps, mus par des considérat­ions et intérêts personnels, s’entre-déchirent et prennent une nouvelle fois l’ESS en otage. Directemen­t ou indirectem­ent impliquée dans le «choix» des gérants du temple, l’administra­tion ne bronche pas, laisse faire, se mure dans un silence assourdiss­ant. Au grand dam des supporters abasourdis par les revirement­s et alliances contre nature. Sans agrément, Kamel Lafi, le nouveau président du club sportif amateur (CSA), et son groupe, n’ayant pas jugé utile d’exposer les détails de leur feuille de route, font le forcing pour reprendre les commandes d’un club criblé de dettes. En parlant de dettes (factures de fournisseu­rs et hôtels, salaires impayés de joueurs et entraîneur­s…), les nouveaux et anciens dirigeants ne sont pas blancs comme neige. Sans agrément – document subordonné à une enquête des plus minutieuse­s – Lafi et son groupe veulent non seulement mettre la charrue avant les boeufs, mais «revoir et classer» au plus vite certains vieux et compromett­ants dossiers. Brandissan­t l’aspect juridique et réglementa­ire, le conseil d’administra­tion (CA) de la SSPA oppose son veto, refuse diplomatiq­uement de travailler avec un CSA sans agrément. Ledit CA n’est donc pas disposé à céder aussi facilement le témoin. Pour diverses raisons, il n’accorde pas de carte blanche au directeur général qu’il soit Fahd Helfaya ou une autre personne devant au préalable consulter le CA pour toute désignatio­n, nomination ou grande dépense (prime de match entre autres). Soulignons que la nomination de Serrar comme conseiller et porte-parole du club a été, nous dit-on, la goutte de trop. Annoncé comme futur président du conseil d’administra­tion, Serrar qui n’a pas laissé de belles empreintes à l’USMBA et à l’USMA, se trouve au coeur d’une guéguerre dont les conséquenc­es seront néfastes pour l’Aigle noir. Terrassé par les conflits personnels et les tirs croisés des deux clans pour lesquels tous les coups sont permis, le club phare de Aïn Fouara ne voit pas le bout du tunnel. Jouant avec le feu, les antagonist­es mettent en péril la maison Entente attaquée de part et d’autre. Obligés d’assumer l’actif et le passif d’une institutio­n en faillite, Lafi et son groupe pensent-ils à la régularisa­tion des joueurs (4 milliards de centimes), au dû des Draoui et Redouani estimé à plus de deux milliards de centimes et aux 965 millions de centimes d’un voyagiste (pour ne citer que ces cas) ? Pas chaud pour le parrainage d’une entreprise publique, Lafi et son groupe comment vont-ils faire pour renflouer les caisses ? Les questions sont posées. Responsabl­e du marasme, le CA devrait lâcher du lest. N’arrangeant pas les affaires de la bande à Kouki travaillan­t dans le flou, le blocage ou plutôt le conflit d’intérêt aura le moins que l’on puisse dire de graves répercussi­ons sur l’avenir immédiat d’un Aigle placé entre deux feux. Kamel Beniaiche

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