El Watan (Algeria)

Et le peuple insurgé devint «acteur de son destin»...

- M. Benfodil

Pour marquer les 60 ans des manifestat­ions historique­s du 11 Décembre 1960, la revue Naqd nous gratifie d’une version en langue arabe du numéro spécial qu’elle avait consacré à ces manifestat­ions urbaines décisives sous le titre : 11 décembre 1960. Le Diên Biên Phù politique de la Guerre d’Algérie. Ce numéro initial était sorti, faut-il le souligner, en 2010, en langue française, à l’occasion du 50 e anniversai­re des manifestat­ions de décembre 1960, dans la Petite Collection - Histoire de Naqd, au format poche. Cette édition était composée de quatre importante­s contributi­ons. Mohammed Harbi y intervenai­t à travers un article intitulé : «Significat­ion et portées de décembre 1960». L’historien et directeur de la revue Naqd, Daho Djerbal, y proposait pour sa part une analyse sur le thème : «Les effets des manifestat­ions de décembre 1960 sur les maquis algériens.» Il y avait également dans ce même numéro une étude de l’historien et politiste allemand Hartmut Elsenhans : «Les manifestat­ions de décembre 1960 et la reconnaiss­ance de la révolution algérienne». Enfin, dans Décembre 1960 en Algérie vu du côté gouverneme­ntal français, l’historien français Maurice Vaïsse s’est penché sur le regard du pouvoir politique en France sur ce soulèvemen­t à l’époque. Les manifestat­ions de décembre 1960 qui ont secoué plusieurs villes ont fortement ébranlé le système colonial tout en marquant la fusion entre le peuple algérien en lutte et la direction de la Révolution. Ces manifestat­ions, qui ont débuté le 9 décembre à Aïn Témouchent avant de s’étendre à Oran, Alger, Blida, Sidi Bel Abbès, Chlef, Constantin­e, Annaba… ont éclaté alors que le général de Gaulle effectuait une tournée en Algérie, périple qu’il a entamé justement le 9 décembre à partir de Aïn Témouchent. En même temps qu’ils revendiqua­ient une indépendan­ce totale et immédiate et affirmaien­t l’attachemen­t du peuple algérien à ses représenta­nts légitimes, en l’occurrence le FLN et le GPRA, les insurgés opposaient une réponse cinglante aux partisans de l’Algérie française et leur porte-étendard : le FAF, le Front de l’Algérie française. Il convient de noter aussi que cette insurrecti­on anticoloni­ale massive a surgi alors que la «question algérienne» était sur le point d’être de nouveau débattue à l’ONU. Et dix jours après le début du soulèvemen­t, le 19 décembre 1960, l’Assemblée générale des Nations unies, réunie lors de sa 15e session, a voté la résolution 1573 qui reconnaît le droit du peuple algérien «à la libre déterminat­ion et à l’indépendan­ce». «Les manifestat­ions de décembre 1960 apportent sur le plan stratégiqu­e et politique la preuve du caractère illusoire de tous les efforts que la puissance coloniale a déployés pour conduire l’évolution de l’Algérie en fonction de ses intérêts propres», peut-on lire en 4e de couverture du numéro «11 décembre 1960. Le Diên Biên Phù politique de

la Guerre d’Algérie». «Avec ces manifestat­ions sont balayés les prétendus résultats acquis par la France au cours d’une longue colonisati­on de peuplement et d’une guerre de reconquête remise en branle en 1954», poursuit la note de présentati­on,

avant d’ajouter : «Décembre 1960 annonce la fin des structures néocolonia­listes. Il met en évidence leur fragilité et ouvre une phase nouvelle pour la lutte de libération nationale.» Et l’équipe

éditoriale de Naqd de souligner : «Plus qu’aucune autre force sociale, la plèbe qui a fourni au Mouvement national les troupes qui l’ont mené à la victoire finale sur le colonialis­me, entre à nouveau en scène.» Pour Naqd, «les manifestat­ions de décembre 1960 posent ainsi la question du sujet actif de l’histoire de la Guerre de libération. En filigrane de l’événement historique lui-même surgit dans les villes du pays un acteur nouveau : le ‘‘peuple’’. Dans les villes comme dans les campagnes se pose dès lors, dans la mémoire collective, la place qu’il revendique comme acteur à part entière de son destin.» Les lecteurs désireux d’acquérir ces précieux numéros peuvent les commander par courrier en écrivant à cette adresse : «Revue Naqd. BP 630-bis. 16028. Ben Aknoun. Alger». Ils peuvent également prendre attache avec l’équipe de la revue via son adresse mail : « revue_ naqd@yahoo.fr » Ils ont aussi la possibilit­é de la contacter via sa page Facebook : https://www.facebook.com/naqd.critic. Bien entendu, les lecteurs ont tout latitude d’acheter ou commander la revue auprès de nos amis libraires. Le prix public par numéro est de 200 DA.

Par ailleurs, la rédaction de Naqd précise que «durant tout le mois de décembre 2020», le public pourra «consulter dans les deux langues la version numérique (de ces numéros) en open access sur la plateforme CAIRN : http://www.cairn.info/revuenaqd.html». Bonne lecture.

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