«L’annonce de Trump est choquante»
Le président de la Commission défense du Sénat américain, James Inhofe, s’est dit jeudi «attristé» et «déçu» par la décision du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître la prétendue marocanité du Sahara occidental, soulignant qu’une telle démarche ne changeait en rien les positions de la communauté internationale à l’égard du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. «L’annonce de la Maison-Blanche d’aujourd’hui alléguant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est choquante et profondément décevante. Je suis attristé que les droits du peuple du Sahara occidental aient été troqués», regrette l’influent sénateur républicain dans un communiqué. «Depuis que l’Assemblée générale de l’ONU a décidé en 1966 qu’un référendum d’autodétermination doit être tenu au Sahara occidental, la communauté internationale a prôné une seule politique claire et définie, à savoir le Sahara occidental mérite un référendum d’autodétermination pour déterminer son propre avenir», rappelle le sénateur américain.
Il souligne que «les Etats-Unis avaient soutenu cette politique depuis des décennies et ont oeuvré pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination», affirmant que «jusqu’à aujourd’hui, cette administration a poursuivi nos efforts, qui sont restés constants» durant toutes les administrations qui se sont succédé à la Maison-Blanche. «Nous ne sommes pas seuls dans cette position : l’Union africaine, l’ONU, la Cour internationale de justice et l’Union européenne sont tous d’accord : le peuple sahraoui a le droit de décider de son propre avenir.» Il exhorte, à ce titre, «ces organisations à rester fermes pour soutenir le droit du Sahara occidental à l’autodétermination», se disant «convaincu que les Etats-Unis seront en mesure de revenir à la politique qu’ils ont menée depuis 1966». Le sénateur d’Oklahoma affirme que le président Trump a été «mal conseillé par son équipe», soutenant que l’accord de normalisation israélo-marocain pouvait être conclu sans hypothéquer les droits d’«un peuple sans voix». «Lors de ma dernière visite dans les camps de réfugiés sahraouis, j’ai rendu visite aux enfants qui y vivaient. C’étaient des enfants joyeux, heureux et ordinaires qui ne savaient pas encore qu’ils faisaient partie d’un conflit gelé et oublié. Je pense à eux et à tous les Sahraouis d’aujourd’hui. Je n’arrêterai pas de me battre pour eux et je ne laisserai pas le monde les oublier», a conclu le sénateur Inhofe. Le sénateur américain Patrick Leahy a déploré aussi la décision du président sortant, Donald Trump, affirmant que Trump «ne pouvait ignorer le droit international et celui des Sahraouis à l’autodétermination». «Après avoir échoué à se faire réélire, le président Trump ne peut pas, par proclamation, ignorer le droit international ou les droits du peuple du Sahara occidental», a souligné l’influent sénateur démocrate dans un tweet, en réaction à la décision de Trump. Pour l’ancien président du sénat, Patrick Leahy, les Sahraouis «ont droit à ce qu’on leur a promis depuis longtemps, un vote libre et juste sur l’autodétermination». A. Z.