El Watan (Algeria)

Au coeur d’une intrigue

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Samir Kacimi est connu pour être un écrivain arabophone hors pair. Il est d’ailleurs l’une des voix les plus marquantes de sa génération. Au fil des années, il a reçu de nombreuses distinctio­ns, dont celle d’Assia Djebar, en 2016. Il y a trois ans, l’un de ses romans a été traduit pour la première fois en langue française, il s’agit de L’amour au tournant. Aujourd’hui, les éditions Barzakh publient pour la seconde fois un de ses ouvrages Un jour idéal pour mourir, second roman de Samir Kacimi à être traduit en langue française. Le lecteur sera une fois de plus plongé dans une étonnante intrigue. A la lecture du résumé au dos du livre, Samir Kacimi mentionne l’histoire d’un journalist­e quadragéna­ire du nom de Halim Bensadek. Ce dernier avait constaté que sa vie était plutôt médiocre, et par suite d’une déception amoureuse, il décida de se jeter du haut d’un immeuble de 15 étages. Cependant, à mesure de tourner les pages, le personnage se trouve toutes sortes d’excuses avant de commettre son acte. Il écrit notamment une lettre qu’il poste à son adresse où il tente de justifier son geste, et qui n’est censée arriver qu’après sa mort. Cependant, rien ne va se passer comme il le prévoyait. Le suspense est insoutenab­le. Que va-t-il arriver à ce Halim ? Va-t-il tenter le pas ? Réussirat-il à se suicider ? A vous de le découvrir dans ce roman dont la lecture peut se faire d’une traite. Avec seulement trois chapitres et dont l’un est titré «chapitre 1 bis» a quelque peu suscité des interrogat­ions. En effet, l’auteur répond que «ce choix est le signe d’une vie récurrente qui se poursuit dans une étrange absurdité».

TABOUS

Tout au long des 120 pages, le roman fait défiler le film de la vie du héros depuis le moment où il a pris sa décision jusqu’à celui où il hésite à se lancer dans le vide. Au cours de sa propre histoire, il va en croiser d’autres, notamment celle d’Omar Tounba, un alcoolique et drogué, épris d’une femme débauchée que fréquentai­t son père. A travers lui, Samir Kacimi n’hésite pas à dénoncer une société miséreuse, marginalis­ée et privée de repère, et ce, en mentionnan­t de nombreux tabous de notre société algérienne entre interdits religieux ou sexuels. Si de nombreux lecteurs se demandent d’où l’auteur puise toutes ses inspiratio­ns afin de rédiger des histoires les plus intéressan­tes que les autres, le romancier explique que «parfois, cela lui arrive par hasard». Par ailleurs, Samir Kacimi est l’auteur de sept autres romans, notamment Un constat de perte, un merveilleu­x jour de mort, … les Échelles du chariot et La folie comme personne ne l’a vue. Plusieurs autres contrats de traduction ont été signés pour des romans qui seront bientôt publiés en italien, espagnol et anglais. En ce qui concerne la traduction du roman Un jour idéal pour mourir, elle a été réalisée par Lotfi Nia, un traducteur de l’arabe au français. Né en 1978 à Alger, Lotfi Nia vit aujourd’hui à Marseille. Il traduit la littératur­e algérienne contempora­ine, notamment celle de Hmida Ayachi, Bachir Mefti…

Amina Semmar

Samir Kacimi, Un jour idéal pour mourir, roman traduit de l’arabe par Lotfi Nia

Édition Barzakh

Prix public : 600 DA

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