Le FFS réunit ses élus
● Aujourd’hui, considérant que la crise interne qui secoue le parti depuis plus d’une année est derrière lui, le FFS décide de réinvestir le terrain à travers cette autre initiative politique qu’il envisage de soumettre, dans les prochains jours, aux form
En prélude à l’organisation de la convocation politique nationale visant à sortir le pays de la crise multiforme, le plus vieux parti de l’opposition (FFS) a réuni hier ses maires, ses parlementaires et les exécutifs des APW. Une réunion première du genre depuis l’entame du mandat électoral en 2017. Aujourd’hui, considérant que la crise interne qui secoue le parti depuis plus d’une année est derrière lui, le FFS décide de réinvestir le terrain à travers cette autre initiative politique qu’il envisage de soumettre, dans les prochains jours, aux formations politiques. Mais avant de s’adresser à ces entités, un dialogue interne s’impose afin de préparer, selon le premier secrétaire national du FFS, une «esquisse de convention» pour amorcer une sortie de crise de façon pacifique. Ce conclave est aussi, selon Hocine Belahcel, membre de l’instance présidentielle, une opportunité pour faire le bilan «objectif et sans concession de notre action sur le terrain». Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, Youcef Aouchiche est revenu sur les objectifs de ce projet de convention nationale et le statu quo qui prévaut dans le pays, comme il a averti quant à l’entêtement du pouvoir à maintenir sa feuille de route en dépit de son rejet par la population. S’agissant de la convention politique nationale, le leader du doyen de l’opposition estime qu’avant de s’adresser à ses partenaires politiques, il convient de tenir une pré-convention dont l’objectif est d’impliquer toutes les structures du parti, militants, sympathisants et amis dans le débat et la réflexion pour l’élaboration de ce projet de sortie de crise, qui sera proposé ensuite à la classe politique et sociale. «Aucune échéance politique ou électorale éventuellement ne devra les détourner de la nécessité de reconstruire sur des bases éthiques et politiques le FFS. Pour nous, seul le dialogue politique permettra à notre pays de retrouver la voie de la construction d’un Etat légitime», assure M. Aouchiche devant les élus.
IMPASSE ET INCERTITUDE POLITIQUES
Le parti de feu Hocine Aït Ahmed considère que le pays se trouve aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire. «Impasse et incertitude politiques, panne économique, détresse et désarroi social… tous les indicateurs sont au rouge.
Si rien n’est entrepris pour redresser la situation, si le statu quo persiste, l’Algérie se retrouvera dans un avenir proche au bord du gouffre», prévient le premier secrétaire. Pour lui, le défi de la réalité ne ferait qu’aggraver la crise et faire perdre au pays toutes les chances d’un retour sur les rails.
«Cet entêtement nourrit les logiques d’affrontement et finira par provoquer des fractures irrémédiables», tranche-t-il, tout en estimant que seul le rétablissement de la confiance avec le peuple peut permettre de faire face à la dégradation de notre environnement régional et neutraliser les menaces qui visent le pays.
«Les appels à la mobilisation face à l’ennemi ne doivent pas faire oublier les errements du régime et ses échecs à répétition», recommande Aouchiche pour qui «si les Algériens ont l’amour de la patrie chevillé au corps, ils n’accepteront pas que leur patriotisme soit exploité pour restaurer l’autoritarisme et les priver de leurs droits et libertés fondamentaux». Le FFS est convaincu que le meilleur rempart et le plus sûr des boucliers face aux périls externes est plus que jamais «le respect de la volonté populaire pour la consécration d’un vrai changement démocratique dans le pays». Le FFS dit continuer, malgré tout, à oeuvrer pour la construction d’un grand Maghreb démocratique.
Par ailleurs, Hocine Belahcel a évoqué l’acharnement administratif et juridique «inédits» contre leurs élus : plusieurs avis de suspension, précise Belahcel, furent prononcés d’une manière abusive et expéditive contre plusieurs maires du FFS, au même moment où des poursuites judiciaires en cascade sont engagées contre le président d’APW de Béjaïa et d’autres élus à l’échelle nationale. «Le FFS, qui a déjà condamné l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire et l’excès de zèle de certains walis pour étouffer l’action de nos élus et les intimider, n’épargnera aucun effort pour soutenir ses élus là où ils se trouvent et en toutes circonstances», promet-il.