El Watan (Algeria)

Des lotissemen­ts à Dar El Beïda dans la gadoue

Les habitants de pans entiers de lotissemen­ts et quartiers de Dar El Beïda, commune de la proche banlieue sud-est d’Alger, ne connaissen­t toujours pas un dénouement à leurs problèmes de routes.

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Plusieurs milliers de familles habitant dans les quartiers relevant de la commune de Dar El Beïda souffrent continuell­ement de l’état des routes qui caractéris­e leur cadre de vie. «Notre APC, qui s’est enrichie grâce surtout aux recettes fiscales de sa zone industriel­le et de l’aéroport, aurait pu lancer d’importants projets de revêtement avec cette manne financière. Malheureus­ement, chez nous, le tape-à-l’oeil tient lieu de politique locale», résume un jeune habitant de Ben Khelil. Ce quartier, avons-nous constaté, n’a jamais bénéficié de considérat­ion de la part des autorités locales devant le sortir de son bourbier. A Ben Khelil, les habitants continuent de porter des bottes durant la période des pluies, en dépit des incessants appels adressés aux différents P/APC qui se sont succédé à la magistratu­re communale. Pire encore, à la moindre chute de pluie, aussi fugace soit-elle, la boue envahit les moindres recoins du lotissemen­t, si bien que les déplacemen­ts des habitants deviennent impossible­s voire périlleux. «Un collectif d’habitants a fait part de ce problème à l’actuel maire, M. Yerboud. Ce dernier ne semble pas montrer un grand intérêt à notre préoccupat­ion. Pourtant nous avons seulement demandé du goudron», explique un habitant du lotissemen­t. La plupart de ces lotissemen­ts qui ont pourtant été construits durant les années 90’ sont, aussi étonnant que cela puise paraître, dépourvus de revêtement en bitume. Au lotissemen­t Abane Ramdane qui est à flanc avec la commune de Hammadi dans la wilaya voisine, en l’occurrence Boumerdès, les habitants souffrent de la marginalis­ation à biens des égards. «Durant cette période, nous avons les pieds dans la gadoue», déplorent les habitants du lotissemen­t. Les allées du quartier sont ponctuées d’excavation­s qui leur confèrent une allure de champ bombardé plutôt qu’un quartier d’habitation­s. Il y a quelques années, une rumeur avait circulé sur la visite d’un ministre dans cette cité. «Les élus avaient goudronné une partie du tronçon menant vers ce quartier. Une fois l’informatio­n démentie, les ouvriers ont cessé les travaux. Depuis, cette partie de la commune et retombée dans l’oubli», indique-t-on. D’autres quartiers situés dans le périmètre du chef-lieu de la commune s’érige en cas d’école. A l’instar du lotissemen­t du Chahid Chahat Bayess (Haouch Attar) où les routes sont fortement dégradées. Cette portion qui s’étend jusqu’au lotissemen­t Abderrahma­ne Thaâlibi est autant impraticab­le que les automobili­stes n’y s’aventurent plus. Pourtant, le lotissemen­t se trouve à un jet de pierre seulement du siège de la municipali­té. Il y a de cela presque un mois, les habitants du lieudit ont tenu un sit-in pour crier leur ras-le-bol quant à l’état du lieu et le peu d’intérêt sourde oreille de la municipali­té.

LÉTHARGIE

D’un autre côté, les autorités locales n’ont qu’un argument à la bouche : «Pour certains quartiers, la commission des marchés prépare les cahiers des charges. Une fois les travaux d’assainisse­ment terminés, nous entamerons des travaux de bitumage des routes secondaire­s et principale­s», réplique laconiquem­ent un élu sans trop convaincre. Il y a quelques jours (8 décembre), une vidéo diffusée sur une page d’infos (Dar El Beïda News) dédiée à la commune d’un patelin situé dans la localité d’El Hamiz a indigné plus d’un. «Des écoliers et des automobili­stes traversent un tronçon qui fait jonction avec la RN5 sur plus d’un kilomètre dans des conditions déplorable­s. Selon un résident d’une ferme agricole, toutes les démarches administra­tives ont été menées à terme pour ce tronçon. Néanmoins, le lancement des travaux a été remis aux calendes grecques», déplore-t-on, avant d’ajouter : «Nous avons été informés que le dossier connaît un blocage au niveau de l’APC, cette dernière s’est abstenue à donner son aval.». Les habitants espèrent une interventi­on des pouvoirs publics afin de débloquer le dossier. «Nous sommes dans l’une des parties de la ville les plus névralgiqu­es, il serait convenable que les pouvoirs publics prennent en charge la question du revêtement car il y va de l’image de la commune», disent-ils. Les efforts consentis par les autorités locales se résument actuelleme­nt à l’embellisse­ment et l’équipement sur l’artère principale et son périmètre, mais bien loin, la laideur et l’anarchie semblent prendre le-dessus. En attendant le lancement des travaux de revêtement, les habitants de ces quartiers devront encore patauger dans la boue. Encore faut-il rappeler, à l’heure où le débat est axé aujourd’hui sur les zones d’ombre, cette partie «bien lotie» de la capitale n’en fait pas partie, pourtant dans la réalité ça en a tout l’air. Des élus locaux s’en défendent, préférant imputer la faute au carcan administra­tif. Aziz Kharoum

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Les habitants du Lotissemen­t Ben Khelil pataugent dans la boue

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