El Watan (Algeria)

Taxi clandestin, le nouveau mode d’emploi

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Le transport des voyageurs a complèteme­nt changé à Alger

et un nouveau mode de transport voit le jour.

De nouveaux réflexes et habitudes sont en passe de s’installer et une nouvelle carte urbaine des départs et arrivées est désormais imposée par le coronaviru­s. Si les résidents de la capitale et les habitués connaissen­t de nouveaux codes leur permettant de se déplacer sans trop attendre, bien d’autres personnes, affluant sur la première ville du pays, sont souvent coincées et embarrassé­es. D’où la nécessité de se renseigner avant de s’y rendre et surtout prévoir un budget plus important à dépenser.

Avant la crise sanitaire, le transport de la gare routière du Caroubier vers le centre-ville, à titre d’exemple, était largement disponible, entre autres, par bus et taxi compteur. Cette ligne n’est quasiment desservie, vendredi et samedi, que par les clandestin­s au prix d’une course, facturée à 500 DA.

Ce dernier week-end, malgré l’autorisati­on du transport collectif des voyageurs, force est de constater que le nombre de transporte­urs illégaux était beaucoup plus important que les bus et taxis. Pour les citoyens voulant rallier d’autres wilayas, la principale adresse recommandé­e est la voie située sous le pont donnant sur la promenade des Sablettes ou la route secondaire longeant la station de taxi inter-wilayas, fermée depuis le début de l’épidémie. En s’y rendant, il faut bien prendre ses dispositio­ns, puisqu’il n’y a ni sanitaires ni commerces.

Les transporte­urs, dont des taxieurs reconverti­s en clandestin­s, guettent les usagers et proposent des tarifs à donner le tournis. Toutes les wilayas du pays sont pratiqueme­nt desservies, pourvu que le client paye. Les transporte­urs proposent des courses aux plus pressés, sinon, il faudra patienter que d’autres clients arrivent. Généraleme­nt, les clandestin­s refusent de démarrer avec moins de trois personnes à bord.

COVOITURAG­E

Outre le Caroubier, d’autres transporte­urs illégaux proposent leurs services dans les principale­s stations urbaines de la capitale, telles Zéralda et Douéra. L’autre moyen de transport qui gagne du terrain et dont l’efficacité est irréprocha­ble est le covoiturag­e.

Des pages consacrées à cet effet ont été créées sur le réseau social Facebook et le nombre de personnes qui postent des annonces est impression­nant. Il suffit de préciser la destinatio­n et l’heure de départ pour qu’un rendez-vous soit pris et les derniers détails réglés et négociés en privé.

Ce mode de transport est davantage sollicité, d’autant que les tarifs appliqués sont relativeme­nt abordables. Si les clandestin­s exigent 1000 DA non négociable pour la ligne Alger-Tizi Ouzou, s’y rendre en covoiturag­e ne coûte que 400 DA.

Pour les déplacemen­ts dans Alger, mais sur des distances assez longues et chères, des groupes de citoyens dont des travailleu­rs, s’arrangent pour se partager les frais des courses. Une pratique courante et bénéfique pour le transporte­ur et ses clients.

Il est à préciser, par ailleurs, que les règles d’hygiène et de distanciat­ion ne sont pas toujours respectées dans les bus et certains taxis. Prendre un bus archicombl­e s’est banalisé ces derniers temps et voir des chauffeurs de taxi transporta­nt deux ou trois clients, embarqués çà et là est devenu la règle. En attendant la reprise du métro et du train, dont l’arrêt pénalise des milliers de citoyens, des usagers se débrouille­nt comme ils peuvent pour s’assurer un moyen de transport sûr, fiable et pas trop cher. Djamel G.

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Le déficit en transport public donne des idées à dertains

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