Relance du chantier du barrage bloqué par les oppositions
Trois autres projets de l’ANBT à Azeffoun, Ain Zaouia et Bounachi sont en attente de réalisation.
Après plusieurs mois de blocage, les travaux de réalisation du barrage de Souk N’leta, dans la commune de Tadmait, seront relancés incessamment. Les oppositions qui empêchaient la poursuite du projet dont le taux d’avancement était à 63% en 2019 ont été levées après concertation avec les expropriés. L’information a été confirmée par le wali de Tizi Ouzou, Mahmoud Djamaa, lors de la session de l’APW tenue lundi.
Ce futur ouvrage hydraulique, dont les premiers coups de pelle remontent à 2012, a connu un retard sensible à cause des expropriés réclamant des indemnisations et leur relogement et un problème d’approvisionnement en agrégats auxquels s’ajoutaient bien évidemment des contraintes bureaucratiques, comme il est d’usage pour tout projet de développement local à Tizi Ouzou. Les péripéties qu’a connues le chantier depuis 8 ans, alors que les délais de réalisation étaient initialement de 40 mois, n’ont fait que repousser les délais annoncés à chaque visite officielle sur le site.
L’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT) et l’entreprise réalisatrice, à savoir le groupement turc Nurol/ Ozaltin, avaient avancé d’autres contraintes techniques pour expliquer la lenteur des travaux constatés par les responsables du secteur lors de leurs sorties d’inspection. On cite, entre autres le manque de matériaux alluvionnaires pour remblais de barrage. L’avis défavorable émis par les services des mines de la wilaya de Tizi-Ouzou pour l’exploitation de la carrière de Assi Youcef, située à l’intérieur du Parc national du Djurdjura, a amené les parties concernées par le projet à remplacer partiellement ces matériaux alluvionnaires par les enrochements et les grés, a-t-on avancé.
En outre, la mise en eau du barrage est conditionnée par la réalisation de la déviation définitive des routes RN25 et CW128. L’ANBT a été chargée, en juillet 2019, de la réalisation de la déviation définitive d’une longueur totale de près de trois kilomètres. Le projet de ce barrage, d’une hauteur de 95 m situé sur le lit de l’oued Bougdoura aura, à sa réception, une capacité de stockage de 90 millions de m3 d’eau d’irrigation et d’eau potable destinés aux régions de Tizi Ouzou et Boumerdès, selon la fiche technique de l’entreprise réalisatrice.
En plus de celui de Souk Tleta, les projets de barrage prévus à Sidi Khelifa (en phase d’installation), Ain Zaouia (bloqué par des oppositions) et Bounachi sur l’oued Rabta (étude finalisée, en attente d’inscription) sont remis aux calendes grecques.
S’exprimant en plénière lors de la dernière session, le président de l’APW intérimaire, Ferhat Sadoud, a déploré les retards dans la réalisation des projets en cours, dont ceux relevant du secteur de l’hydraulique. «Nous avons eu, dans un passé très récent, à tenir une session extraordinaire sur le développement local qui est pour nous un point cardinal et l’objet même de notre mission en tant qu’élus du peuple, où nous avons mis l’accent sur la nécessité de relancer tous les projets objet de blocages tous azimuts, aujourd’hui encore, je rappelle que ces projets restent inachevés et, pour certains d’entre eux, carrément à l’arrêt, c’est le cas du barrage de Souk Tleta, de la pénétrante, du stade de 50 000 places, des projets de logement tous segments confondus, où les pouvoirs publics avancent le prétexte des oppositions mais, en réalité, il s’agit expressément d’un problème de crédits de paiement engendré par la situation financière du pays», a-t-il lancé avant d’interpeller les autorités compétentes de prendre les mesures nécessaires pour le déblocage et le redémarrage de ces projets qui sont vitaux pour le développement de notre wilaya.» Pour le P/APW intérimaire, «il est inadmissible, pour l’APW, que les pouvoirs publics justifient le retard de la plupart des projets par des oppositions fondées ou pas», a-t-il conclu. A. T.