Des perspectives incertaines L
’ex-CUAT (Centre universitaire d’Aïn Témouchent) affiche fièrement sur son fronton sa nouvelle dénomination que ses étudiants ont découverte cette semaine. Il est l’un des quatre centres à travers le pays à avoir été promu au rang d’université sur les six qui étaient programmés pour le devenir à la faveur de la nouvelle rentrée universitaire.
Des critères plus stricts ont prévalu sur le plan qualitatif pour retenir ceux qui, sur cette base, pouvaient être éligibles à ce statut. Il reste maintenant à savoir si des perspectives d’avenir s’offrent à cette institution pour gagner en notoriété académique à l’égal des grandes universités du pays. Il est permis pour l’heure d’en douter sachant l’indisponibilité des moyens d’investir d’autres domaines de formation et de recherche que ceux ouverts actuellement. Mais en attendant, qu’est-ce qui a changé ? Tout d’abord, en termes d’espace d’accueil, les 8000 places pédagogiques qui attendaient d’être réceptionnées depuis 2016 vont l’être en totalité au cours de cette année. Elles sont déjà au nombre de 7600 et accueillent 11 452 étudiants. Avec les 8000 places, il est possible d’accueillir 14 000 étudiants moyennent une répartition des horaires de travail et leur étalement sur une tranche allant de 8 à 18h. Néanmoins, une notification pour la réalisation de 2000 nouvelles places est parvenue à Témouchent, ce qui permet de ne pas envisager l’éventualité de triture l’emploi du temps. A l’heure actuelle, les études sont réparties en 9 domaines de formation sur les 14 existants en Algérie, sachant que les cinq manquants concernent la médecine. Il est actuellement trop tôt pour envisager leur institution, pense le professeur Ziadi Abdelkader, le directeur, l’heure étant d’abord de consolider l’acquis. De la sorte, bien que le taux d’encadrement en rang magistral soit jugé suffisamment élevé, il est actuellement question d’en améliorer la qualité par l’ouverture de 90 postes de doctorants en dix filières sur diverses spécialités (chimie macromoléculaire, chimie des matériaux, chimie organique, durabilité des matériaux de construction, structures, géotechnique, construction mécanique, énergétique, télécommunications optiques et micro-ondes, systèmes et réseau de télécommunication, etc.). Pour ce qui est du long terme, sachant que le site sur lequel est édifiée l’université est d’une superficie de 16ha, les projections d’extension sont nulles si l’on souhaite de nouvelles ambitions pour cet antre du savoir et de la recherche. Il faut, estime-t-on, 20 autres hectares pour ouvrir des filières inexistantes ailleurs, c’est-à-dire, des instituts spécialisés ou des écoles à recrutement national. Or, Témouchent, grâce ses vocations naturelles (mer, agriculture et tourisme) qui restent à promouvoir, dispose d’atouts sérieux pour développer des filières en sciences de la mer, sciences agronomiques, management en hôtellerie et tourisme. Seul hiatus, c’est précisément l’indisponibilité de terrain constructible. A moins de valoriser certains espaces sous-exploités, à l’instar de l’école d’agriculture qui ne forme ou recycle bon an mal an que deux à trois dizaines de techniciens alors qu’elle pourrait s’ouvrir à des dizaines d’autres techniciens dont des ingénieurs et autres spécialités sous la houlette de l’université. Le site de l’ITMA deviendrait alors un laboratoire à ciel ouvert avec ses hectares de bonne terre.