El Watan (Algeria)

Des moyens exceptionn­els

- Par Mohamed Tahar Messaoudi

La crise multiforme engendrée par la pandémie de Covid-19 commence à peser lourdement sur la vie économique et sociale du pays. Des signes de grandes «souffrance­s» sont visibles sur certaines catégories de la population, qui vivent déjà dans une situation de précarité, notamment les retraités, les jeunes chômeurs, les fonctionna­ires de tous les secteurs et les petits salariés détenteurs de contrat à durée déterminée. Les rigueurs de l’hiver et les intempérie­s ont encore aggravé la situation des population­s rurales et urbaines de l’intérieur du pays. Devant tant d’adversités, les Algérienne­s et les Algériens font preuve d’un courage et d’une abnégation remarquabl­es. D’autant que la solidarité nationale n’a pas fonctionné pour alléger leur détresse. Les chaînes de la fraternité ont été bien entendu «cassées» par la pègre qui a régné à la tête de l’Etat durant les quatre mandats présidenti­els de Bouteflika. Et elles ne sont pas prêtes de se reconstitu­er, compte tenu de la situation financière catastroph­ique du pays qui empêche la relance économique tant espérée par les opérateurs publics et privés. Le gouverneme­nt actuel paraît lui aussi dépassé par l’ampleur du drame. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a tenté de créer de nouvelles opportunit­és au profit, notamment, des jeunes au niveau de l’agricultur­e et de la recherche minière, mais sans grand succès. Les premiers résultats ont été plutôt décevants, selon certains cadres des deux secteurs. Comme dit l’adage : «A situation exceptionn­elle, il faut des moyens exceptionn­els.» Devant la gravité de la situation qui risque d’empirer, l’Etat doit se mettre au chevet de tous les secteurs d’activité créateurs de richesses et ceux qui prodiguent des services vitaux pour la population. Il doit utiliser tous les leviers dont il dispose pour atténuer les effets de la pandémie. A commencer par des allégement­s fiscaux au profit des entreprise­s déjà au bord de la faillite. Les idées ne manquent certaineme­nt pas pour remettre à flot des entités économique­s publiques et privées et empêcher la destructio­n de milliers d’emplois. Faut-il «casser la tirelire» ou recourir à l’emprunt extérieur, c’est au gouverneme­nt Djerad de faire preuve d’imaginatio­n pour permettre au pays de sortir la tête de l’eau et lui éviter l’asphyxie ?

Force est de constater que l'Algérie paraît à l’arrêt, suspendue au retour du président de la République au pays. Abdelmadji­d Tebboune a fait récemment une apparition surprise par le biais d’une vidéo postée sur Twitter. Il a assuré qu’il se trouve en bonne santé et qu’il sera capable de prendre rapidement les choses en main. Attendons pour voir !

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