Des mémoires de fin d’études sur le cinéma amazigh
L’image de la femme dans les films La montagne de Baya et Machaho a fait l’objet d’une analyse sémiologique dans un mémoire de master en SIC soutenu à l’UMMTO.
Le cinéma amazigh fait l’objet de plusieurs travaux de recherche à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou où des étudiants en fin de cursus optent pour des thèmes en relation avec le domaine en question. D’ailleurs, jeudi dernier, deux étudiantes en sciences de l’information et de la communication, Mélissa Hamroune et Zina Ait Amara, en l’occurrence, ont consacré, en binôme, leur mémoire de master 2, en SIC (audiovisuel), à l’étude de «L’image de la femme kabyle dans le cinéma amazigh». Elles ont mis en relief, dans leur travail, des approches sémiologiques de l’étude de l’image dans deux films algériens d’expression kabyle, à savoir La montagne de Baya réalisé par le défunt Azeddine Meddour et Machaho de Belkacem Hadjadj. Le travail de ces étudiantes, sous l’encadrement du docteur Abdelghani Irchene, s’est articulé essentiellement sur un regard scientifique sur la femme dans les deux productions cinématographiques précitées. Dans La
montagne de Baya (Adrar N’Baya), sorti en 1997, elles ont ainsi analysé les images de Baya, la fille du saint patron du village, qui reçoit des louis d’or (la ddiya), le prix de l’assassinat de son époux par son rival Saïd, fils du bachagha. Puis, malgré la pression de sa communauté qui voulait que l’argent serve à payer les impôts et récupérer leurs terres, Baya y a résisté. Elle s’est dévouée à une cause et a même motivé les paysans à reconstruire un village dans la montagne après avoir fui la plaine sous oppression française au début du XXe siècle. Les étudiants ont, entre autres, analysé ces scènes ayant des références historiques qui, ont-elles fait remarquer, remontent à l’époque de l’héroine nationale Fatma N’Soumer. Elles ont parlé de la vieille Aldjia qui est aussi un personnage de ce long métrage. Dans le film Machaho, sorti en 1995, elles ont étudié, notamment, les images de Ferroudja et celles de sa mère Tassadit, tout en les liant au contexte des séquences et de l’histoire du film, et ce, avec une déconstruction narrative illustrant les propriétés et mécanismes du récit. Il s’agit, en outre, d’analyser ces personnages féminins et ces deux productions cinématographiques d’un point de vue esthétique et thématique, les rôles des femmes et leur place dans les histoires des deux films ainsi que la question de la gent féminine au sein de la société. Le travail a permis d’étudier des stéréotypes que l’on retrouve pour établir un parallèle avec la réalité de la société kabyle d’aujourd’hui.