«Nos universités doivent se doter de Writing Centers»
Kamal Belmihoub, PHD et linguiste algérien établi aux USA, propose aux universités algériennes de se doter de services de Writing Centers ou centres d’écriture à l’instar de ceux existant dans les universités américaines.
L’objectif principal de ces centres est d’encourager les chercheurs et universitaires algériens à renforcer leurs capacités de communication écrites en langue anglaise. L’idée a été présentée, récemment via le réseau international des scientifiques algériens, INAS, qui met l’expertise et le savoir-faire des cadres et scientifiques algériens à travers le monde au profit de l’Algérie. «Mon souhait est de contribuer à la promotion de la rédaction académique en anglais tout en tenant compte du contexte multilingue qui caractérise l’Algérie. Il faut savoir qu’environ 80% des publications mondiales scientifiques sont en anglais. Pour participer à des colloques internationaux et présenter un travail de recherche de pointe, il est important pour les chercheurs algériens d’avoir des connaissances en anglais académique. A noter aussi qu’un Writing Center peut se concrétiser dans le cadre d’un centre intensif de renforcement linguistique», dira-t-il. Pour notre interlocuteur, un centre d’écriture ne nécessite pas un budget ou matériel conséquent. Chaque université peut facilement se doter de cette structure. «Tout ce dont nous avons besoin, c’est un directeur/directrice pédagogique dans le département des langues et un /une
assistant(e) qui s’occupera, par exemple, de l’organisation des rendez-vous entre consultants et écrivains. Ces consultants peuvent être des étudiants de cycles supérieurs. Une table, une salle et deux chaises sont les seules modestes ressources matériels nécessaires pour lancer un centre d’écriture universitaire», explique-t-il. Le linguiste explique que la mission du consultant en écriture serait d’orienter à travers des remarques et des notes le chercheur ou n’importe quelle personne voulant publier un travail de recherche, rédiger un papier pour cours pour les étudiants, ou même un CV et lettre de motivation. «C’est à travers ces remarques et le processus de révision qu’on améliore son écriture. Typiquement, une consultation dure 50 minutes. C’est aussi une solution pour introduire des stratégies pédagogiques pour les étudiants et leurs professeurs et d’aider à résoudre le recours au plagiat.» En outre, Dr Belmihoub estime que le concept des centres d’écriture est très important dans le contexte algérien qui est multilingue. Comme il est possible de l’élargir pour toucher toutes les langues utilisées
en Algérie. Le linguiste se dit prêt aussi à collaborer avec les universités algériennes afin d’ériger lesdits centres d’écriture. «Je ne lésinerai sur aucun effort pour assister et former les futurs consultants en écriture sur la gestion et l’organisation des consultations. Il suffit
d’avoir la volonté», assure-til. En parallèle, le Dr Kamal Belmihoub est sur un autre travail de recherche sur la situation de la littératie (aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités), dans le contexte plurilingue algérien. «C’est important de comprendre la situation de l’expression écrite anglaise en Algérie et les défis auxquels sont confrontés les apprenants et ce dans tous les paliers de l’enseignement et dans la vie quotidienne et professionnelle. L’objectif de l’étude est de contribuer au développement d’une infrastructure pédagogique, administrative et académique au service des besoins communication écrite de l’algérien.»