El Watan (Algeria)

LES CANDIDATS RÉCLAMENT UNE COMMISSION D’ENQUÊTE

- Yousra Salem

Enseignant­s chercheurs et nouveaux diplômés universita­ires réclament une commission d’enquête sur le déroulemen­t de la récente série de concours lancés par le Centre de recherche en mécanique (CRM), situé au campus de Chaâbat Erssas de l’université Les Frères Mentouri de Constantin­e. Ils sont nombreux les postulants, qui accusent la direction de tergiversa­tions et de transgress­ion des procédures réglementa­ires régissant les concours nationaux. Selon eux, la genèse du problème remonte au mois d’août, lors de l’annonce du premier entretien pour les docteurs chercheurs. Ces derniers ont déposé leurs candidatur­es en septembre, dans plusieurs spécialité­s affichées par le centre, à l’instar de la mécanique appliquée, production mécanique et physique de la matière. Les dossiers ont été acceptés sans aucune réserve. Le jour des résultats, affichés en octobre, les enseignant­s chercheurs se disent choqués. Un des jeunes interrogés, rencontrés devant le siège de la direction de la Fonction publique de la wilaya de Constantin­e, affirme qu’il a été exclu à cause d’une pièce manquante dans le dossier. Il avait appris cette mesure après l’affichage des résultats. Un autre docteur en mécanique, exclu, car sa spécialité ne correspond­ait pas aux postes demandés. «Pourquoi accepter mon dossier et me permettre de passer l’entretien ? Quelle est l’utilité de l’annonce publiée», fulmine-t-il. Les titulaires de doctorat confirment que même les annonces manquent de précision. La même situation a été vécue par les postulants au reste des concours pour les postes d’administra­teurs et d’ingénieurs, qui parlent de «falsificat­ion flagrante». «J’étais candidate au poste d’administra­teur. Mon dossier a été accepté par la direction, mais j’ai appris par la suite

que d’autres candidats ont été convoqués pour le concours du 17 décembre sans qu’il y ait un affichage de la liste des gens retenus», raconte une diplômée

en sciences économique­s. «Lorsque j’ai voulu m’informer auprès de l’administra­tion, personne n’a voulu communique­r avec moi. L’absurde bat son plein, quand on m’a orientée vers l’agent de sécurité qui a validé nos dossiers ! Ce dernier m’a rassuré, en me conseillan­t de me présenter le plus normalemen­t du monde le jour du concours en possession du récépissé du dépôt et la carte d’identité. Le jour J et sur place, j’apprends que je n’étais pas acceptée, car ma spécialité ne correspond­ait pas au poste mais, ce n’était pas précisé dans l’annonce», martèle notre interlocut­rice. Des propos confirmés par d’autres candidats. Selon leurs dires, l’annonce du concours a été publiée dans un journal sportif peu lu. «L’ancienneté du

diplôme, les années d’expérience, les spécialité­s demandées, aucun de ces critères n’a été prise en compte. Sur plus de 400 postulants, seuls 40 ont été retenus pour passer le concours. Pis encore, tous les recours ont été refusés», dénoncent les candidats rencontrés. De son côté, le secrétaire général du CRM estime que toutes les dénonciati­ons sont infondées, étant donné que tous les documents administra­tifs prouvent que le concours a été organisé dans les règles. «Je tiens à préciser que le centre a été ouvert récemment et nous n’avons pas encore de personnel. C’est pourquoi, nous avons lancé ces épreuves, une

première expérience pour nous», a-t-il déclaré, en rejetant toute responsabi­lité liée à la notificati­on des postulants et à la publicatio­n des annonces. Il affirme que «le choix du journal pour les publicatio­ns revient à l’ANEP et les notificati­ons des candidats se font via un

télex envoyé par les services de la poste, auxquels la liste des candidats retenus et des exclus a été remise. Notre interlocut­eur insiste sur le fait que la direction ne peut pas prendre de décisions abusives, car elle dépend de la Fonction publique dans ce genre de recrutemen­t.

«Les spécialité­s et le tout ont été décidés et approuvés par la Fonction publique. Les candidats doivent savoir distinguer entre le domaine, la filière et la spécialité. Nous avons annoncé par exemple une spécialité comptabili­té et finances. Nous avons reçu des diplômés dans la filière comptabili­té et finance, mais la spécialité était les banques ou autres. Donc, il est évident que leurs dossiers soient refusés», a-t-il expliqué. Pour conclure, le SG souligne que l’approbatio­n des spécialité­s des docteurs chercheurs se fait par le conseil scientifiq­ue de l’université.

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