Des populations laisséespour-compte
Au moment où des budgets astronomiques sont injectés copieusement dans des projets futiles ou, parfois, sans lendemain, des populations des quartiers intra-muros et des contrées éloignées plongent jour après jour dans la précarité, ne sachant plus à quel saint se vouer pour s’en sortir. A la cité des 560 logements à Bordj Bou Arréridj, les habitants se plaignent de l’absence d’AEP depuis trois mois, malgré les multiples réclamations déposées. Alors que d’autres citoyens dans d’autres quartiers dénoncent le gaspillage de l’eau où les fuites se manifestent à tout bout de champ, empêchant ainsi la précieuse denrée de monter au-delà du 3e étage. Pour eux, l’achat de la citerne à des prix exorbitants est le dernier recours. La crise du transport, qui s’accentue et coïncide avec une autre crise, celle de l’épidémie, est une autre exigence des populations pour pouvoir se déplacer. Sur la RN45, reliant Bordj à M’sila, les citoyens fustigent la vétusté des routes et le manque flagrant de moyens de transport desservant sur la même ligne El Medjaz - Ghafistane - Zerazria - El Euch - Zeguer. Au nord, au-delà des décharges sauvages, éparpillées çà et là et qui plombent la vue des habitants et des usagers de la route, les citoyens demandent la réfection de certains tronçons et l’ouverture de nouvelles pistes agricoles pour circonscrire d’éventuels feux de forêt, qui ne sont pas rares dans la région, et limiter les dégâts par conséquent. A la périphérie Est de Bordj Bou Arréridj, les habitants de Boumergued jugent que les lignes de bus les desservant ne sont pas suffisantes, d’autant qu’elles ne respectent pas les horaires de départ et d’arrêt. L’état de vétusté des rues et de l’aménagement urbain fait également des mécontents aux cités des 1008 et 700 logements, Rohania et à la ferme Heniche. L’état des routes n’est pas meilleur au sud et à l’ouest du chef-lieu de wilaya, notamment aux bourgades de Oum Dissa, dans la commune de Rabta, Toubou, Laâraf dans la commune de Bendaoud, où les voies de communication ressemblent à tout sauf à des routes. Tout comme la localité de Zitoun, dans la commune de Mansoura. Une localité isolée, alors qu’elle n’est distante que de deux impraticables petits kilomètres de la RN5. Contraignant les accompagnateurs de malade et les enfants à patauger dans le dénivelé avant d’arriver à un point d’extraction ou à un arrêt de bus, si arrêt il y a. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car la situation n’est pas plus brillante pour d’autres endroits à l’abri des regards, et si les consciences, dotées de sens des responsabilités, ne sont pas éveillées, les populations risquent de demeurer éternellement des laissées pour compte.