335 MARQUES EN RUPTURE DE STOCK
UNE ÉTUDE DU SNAPO SUR LA PÉNURIE DES MÉDICAMENTS LE CONFIRME
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, estime, dans un entretien à El Watan, qu’il est fondamental de développer la production nationale de médicaments pour éviter les ruptures de stocks
Une étude faite par le Snapo confirme, sur la base d’une étude scientifique, l’absence sur le marché de pas de moins de 335 médicaments.
Si un médicament n’est pas disponible durant une longue période et en quantités suffisantes dans toutes les officines du pays, il est considéré en rupture de stock. C’est sur la base de ce principe que le Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (Snapo) a établi son analyse dans une étude, dont El Watan détient une copie, pour dégager une liste définitive de molécules, objets d’une pénurie nationale. Mieux, pour une crédibilité scientifique, le Snapo a intégré, dans cette étude, la liste de médicaments confectionnée par l’Association des distributeurs de pharmacies algériens (Adpha) à l’effet de la confronter à celle établie par le Snapo. «Il ressort de l’analyse commune Snapo/Adpha que les produits enregistrés en rupture sont de l’ordre de 335 marques», a tranché le Snapo. Généralement non évoqués, il y a aussi, selon les documents de cette étude, les produits enregistrés non commercialisés en Algérie au nombre de 79 marques, 73 autres non commercialisés par les grossistes et enfin 173 produits disponibles en vente libre ou en quota. Sans l’avouer publiquement, le directeur général de l’Agence nationale du médicament (ANAM), Kamel Mansouri, a confirmé cette pénurie. Au micro de la Radio nationale Chaîne 3, Kamel Mansouri a, dernièrement, annoncé «la libération dans le proche avenir d’un dossier d’importation concernant 340 produits-candidats». Quant à son avis par rapport au chiffre de quelque 300 médicaments en rupture de stock, le même patron de l’ANAM a estimé, sans le démentir, que «le chiffre n’est pas issu d’une étude». Ce qui a poussé le Snapo à «pondre» ce document, dont les conclusions avancent un chiffre de 335 marques. Il y a de fortes probabilités que la liste des produits-candidats à importer, annoncée par Kamel Mansouri, serait la même établie en conclusion dans l’étude du Snapo. Malheureusement, le président de l’Association des distributeurs pharmaceutiques algériens, le Dr Benberrou, malgré son accord préalable, n’a pas voulu répondre à nos questions. Il a déclaré à la presse : «Estimée à 100 produits, cette pénurie est expliquée par la forte propagation de la pandémie, qui a engendré une augmentation significative de la demande sur certains produits et les perturbations dans l’approvisionnement du marché mondial en matières premières et dans le transport de ces dernières». Du même avis que le Dr Benberrou, le président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens, le Dr Abdelkrim Touahria, qui, comme par enchantement, a emboîté le pas au premier pour ne pas répondre aux questions d’El Watan après son accord aussi. Selon ses déclarations aux médias, «le nombre de produits manquants dans les officines ne dépasse pas la centaine». Pourquoi alors l’ANAM a arrêté une liste de 340 produits qu’elle va autoriser à l’importation dans le proche avenir ? Entre la préoccupation des uns et les calculs des autres, les malades, notamment ceux atteints de pathologies chroniques, demeurent la donne non prise en considération dans ce conflit, malheureusement aux relents nauséabonds. A suivre…