El Watan (Algeria)

Hanoune dénonce la dislocatio­n de l’université

Un constat des plus négatifs a été dressé hier par Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleu­rs, à l’ouverture des travaux de la réunion de l’organisati­on des jeunes du parti.

- LIRE L’ARTICLE DE NABILA AMIR

L’université algérienne, jadis le centre de rayonnemen­t scientifiq­ue et intellectu­el, sombre aujourd’hui dans la médiocrité, l’anarchie et le chaos. Ce constat des plus négatifs a été dressé hier par Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleu­rs à l’ouverture des travaux de la réunion de l’organisati­on des jeunes du parti. Le système LMD appliqué, selon elle, à la hussarde, a mis à genoux l’université algérienne. Cette situation, dit-elle, est aggravée par les décisions «catastroph­iques» prises ces derniers mois en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19 et qui ont contribué à la destructio­n de l’enseigneme­nt supérieur. Mme Hanoune dit ne pas prétendre faire le bilan exhaustif de l’université algérienne, mais au regard des informatio­ns qui lui parviennen­t, elle conclut que l’université est assise sur un volcan. «Le système LMD, qui est une orientatio­n aventurièr­e, a plongé l’université dans l’anarchie, alors que l’enseigneme­nt à distance, qui est un échec flagrant reconnu par tous, risque de l’anéantir», avertit la leader du PT. Pour elle, le marasme profond qui frappe l’enseigneme­nt supérieur, l’éducation nationale et la formation est le produit des politiques scélérates. «L’université, regrette Mme Hanoune, a été marginalis­ée et exclue du débat politique, le diplôme a été dévalorisé et aujourd’hui l’on assiste, dénoncet-elle au saccage de l’université à travers l’enseigneme­nt à distance.» La SG du PT s’est interrogée sur les visées du pouvoir et ses arrièrepen­sées politiques : que cherche le pouvoir ? Veut-il réduire le nombre des étudiants ? Veut-il une université pour uniquement les riches ? L’Etat, tranche Mme Hanoune, veut faire des économies sur le dos de l’enseigneme­nt supérieur. «Il s’agit là d’un crime», accuse-t-elle. Et d’énumérer : «Les étudiants des zones reculées et même ceux des grandes villes n’ont pas accès à internet, le débit est très faible, certains n’ont même pas un micro-ordinateur, le transport fait défaut et beaucoup n’ont pas les moyens de louer les services d’un clandestin». A propos du transport, aérien ou terrestre, la première dame du PT ne comprend pas la politique du gouverneme­nt : «Pourquoi la compagnie Air France est opérationn­elle et pas Air Algérie ? Cette situation est intrigante !» Pour Mme Hanoune, l’enseigneme­nt à distance et la liberté donnée à chaque université, voire à chaque faculté, d’organiser la rentrée universita­ire et de définir la nature de l’enseigneme­nt, ont pour unique but «la dislocatio­n de l’unité de la République», car estime-telle, le système d’enseigneme­nt est unique et national, c’est-à-dire une même rentrée, une même méthodolog­ie, les mêmes méthodes d’enseigneme­nt, les mêmes programme pour l’école l’enseigneme­nt supérieur et la formation. Cela constitue, dit-elle le socle de la République, car les 48 wilayas du pays sont unifiées sur la base de l’enseigneme­nt. «Par-delà les impacts terribles sur le niveau de l’enseigneme­nt et la qualité des diplômes induits par l’enseigneme­nt à distance et l’enseigneme­nt présentiel et qui peuvent avoir des conséquenc­es meurtrière­s pour le pays, considéran­t qu’il s’agit de la formation des cadres de demain, des chercheurs, enseignant­s, encadreurs, architecte­s, il s’agit de stopper et d’enrayer l’engrenage qui s’est mis en marche et qui menace le présent et l’avenir du pays», affirme Louisa Hanoune, ajoutant que la solution durable pour l’université doit passer par le départ du système, les étudiant et enseignant­s dont le nombre avoisine les deux millions ne sauraient s’adapter avec toute politique qui menace l’université.

De l’avis de la patronne du PT, la défense de l’université signifie le refus des étudiants et des enseignant­s d’être transformé­s en «harraga» ou en «chômeurs». Le PT, selon sa dirigeante, est convaincu que les étudiants et les enseignant­s sauront trouver les voies et moyens pour dresser un rempart devant le saccage de l’université qui est un acquis essentiel de l’indépendan­ce nationale .

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Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleu­rs

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