El Watan (Algeria)

L’investisse­ment stagne à Béjaïa

- LIRE L’ARTICLE DE NORDINE DOUICI

Des centaines de dossiers d’investisse­ment en suspens, l’aménagemen­t des zones industriel­les qui patauge ou gelé, et la bureaucrat­ie hypothèque­nt le développem­ent économique et social dans la wilaya de Béjaïa.

En dehors des deux zones industriel­les connues dans la région, à savoir celle d’Iheddaden, sise chef-lieu de la wilaya, et Taharacht, implantée dans la commune d’Akbou, où d’importante­s entreprise­s se sont installées et participen­t à l’effort du développem­ent dans la région, les autres espaces économique­s ne sont que friches industriel­les. Il y a environ deux ans, deux importante­s zones industriel­les ont été lancées en aménagemen­t. Il s’agit de la zone industriel­le d’El Kseur (Fenaïa-Il Maten) avec ses 174 lots créés. Située dans le prolongeme­nt de la zone urbaine de la commune d’El Kseur et dans la zone éparse de la commune de Fenaïa, la parcelle de terre réservée au projet s’étend sur une superficie de 175,87 ha. L’emplacemen­t stratégiqu­e de cette zone, puisqu’elle se situe à 24 km du port et de l’aéroport de Béjaïa, à deux kilomètres de la voie ferrée, en plus de sa proximité avec les routes nationales 12, reliant Tizi Ouzou à Béjaïa, et 26, reliant El Kseur à Alger, font de cette zone la convoitise de nombreux investisse­urs «à tel point qu’ils refusent de s’installer ailleurs, en dehors d’El Kseur», avoue le président de la commission investisse­ment de l’APW, Mameri Mohand Chérif. L’aménagemen­t de la zone d’El Kseur est en cours. Ce parc est destiné à recevoir principale­ment des «activités non polluantes» en relation avec les potentiali­tés de la région, tel l’agroalimen­taire. Les activités projetées dans ce parc industriel sont les industries mécaniques, chimiques, pharmaceut­iques, électroniq­ues, textiles, de transforma­tion de bois et de plastique et les TIC. Théoriquem­ent, ces activités créeront quelque 9500 postes d’emploi. Pour toutes ces activités, une zone logistique sera mise en place, comprenant des espaces de stockage et d’entreposag­e, des structures d’accompagne­ment et de soutien. Repris en 2018 après avoir été gelé par les pouvoirs publics, le chantier patauge et attend toujours la réalisatio­n des amenés (réseau de gaz, d’électricit­é et l’eau). Cette contrainte empêche les unités de production de s’installer dans les lots dégagés et à l’entreprise de réalisatio­n de poursuivre son aménagemen­t dans de bonnes conditions. C’est ainsi, par exemple, que le fameux projet du complexe de traitement et de recyclage des déchets ménagers de deux investisse­urs privés nationaux, qui devaient voir le jour cette fin d’année 2020, demeure de l’encre sur du papier à cause du surcoût d’une partie de l’aménagemen­t qu’il doit réaliser avec ses propres fonds.

450 PROJETS BLOQUÉS

Au moins, 450 dossiers investisse­urs attendent d’être traités par une commission de wilaya et installés à travers les espaces d’activité économique. D’après le PV qui a sanctionné la réunion de la commission investisse­ment et la direction de l’industrie et des mines, la raison évoquée par la DMI est relative au retard de la «promulgati­on des textes d’applicatio­n du nouvel article fixant les modalités de concession des terrains du domaine privé de l’Etat destiné à la réalisatio­n de projets d’investisse­ment». Ajoutons à cela les plusieurs investisse­ments qui ne sont pas entrés en exploitati­on. D’après Mohand Cherif Mameri, «il y a d’abord le non achèvement des aménagemen­ts à l’intérieur des zones d’activité et industriel­les, comme c’est le cas à El Kseur ou à Béni Mansour où un projet d’électrific­ation de 700 milliards de centimes n’a pas encore démarré». Cette nouvelle zone industriel­le a bénéficié de 250 milliards de centimes pour son aménagemen­t avant que le programme ne soit gelé. D’autres investisse­urs souffrent de problèmes bureaucrat­iques à l’image de deux investisse­urs à qui on a exigé des certificat­s de conformité de leur bâti à cause de la distance qui sépare la clôture des unités et un passage d’une conduite de gaz. Pourtant, ajoute notre interlocut­eur, «des permis de lotir ont été établis préalablem­ent à ces investisse­urs qui ont installé leurs équipement­s pour investir dans la fabricatio­n de limonade et de lait». Dans les 19 Zones d’activités (ZAC), 762 lots ont été attribués sur les 791 lots créés, mais ce ne sont pas tous les investisse­urs qui se sont installés. Le document de la DMI ne mentionne pas le nombre d’investisse­urs réels qui sont en activité ainsi que la nature des investisse­ments. Certains investisse­ments installés dans ces zones ne sont pas opérationn­els. En dehors des bénéficiai­res qui ont été mis en demeure pour non-respect des cahiers des charges ou ayant d’autres soucis administra­tifs, la DMI estime que cette question des lots non encore exploités sera traitée dans le cadre de l’assainisse­ment de la situation du foncier industriel. D’autres contrainte­s viennent se greffer à ce qui a été déjà évoqué. Des ZAC qui ont été programmée­s pour aménagemen­t sont en suspens, en raison de litiges avec les services agricoles et, surtout la direction de l’hydrauliqu­e autour de la délimitati­on des propriétés. C’est le cas de celle de Seddouk qui a bénéficié de 20 millions de centimes et qui est à l’arrêt.

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PHOTO : EL WATAN L’aménagemen­t de la zone industriel­le d’El Kseur traîne

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