El Watan (Algeria)

Une télévision d’opposition contrainte de fermer 26 jours après son lancement

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Une télévision privée turque, qui avait relayé le point de vue de l’opposition pro-kurde, a annoncé avoir dû fermer moins d’un mois après son lancement en Turquie, pays régulièrem­ent épinglé pour ses atteintes à la liberté de la presse.

Olay TV, appartenan­t majoritair­ement à l’homme d’affaires et ancien ministre Cavit Caglar, avait commencé à émettre le 30 novembre, et a dû cesser ses programmes vendredi. Cette fermeture a été annoncée en direct sur la chaîne. M. Caglar a dit avoir pris la décision de retirer son investisse­ment car la ligne éditoriale de la chaîne était trop proche de l’opposition pro-kurde, mais le rédacteur en chef de la chaîne l’accuse d’avoir tout simplement cédé à la pression du gouverneme­nt.

Le directeur exécutif de la chaîne, Suleyman Sarilar, a expliqué que celle-ci avait cherché à maintenir l’équilibre entre toutes les composante­s de la société turque, très polarisée. «Mais nous avons vu que nous ne pouvons poursuivre ce genre de diffusion (...) Cavit

(Caglar) a dit qu’il subissait une pression intense du gouverneme­nt et qu’il ne pouvait pas continuer», a-t-il déclaré. La chaîne a cessé d’émettre après son annonce. M. Caglar a, quant à lui, accusé dans un communiqué Olay TV d’avoir abandonné son impartiali­té et d’être

«trop proche de la ligne du (parti pro-kurde) HDP», que le gouverneme­nt accuse d’être une «vitrine politique» des indépendan­tistes kurdes du PKK. «Je suis actif en politique en centre-droite et j’ai servi mon pays, et j’ai été déstabilis­é par les journaux de la rédaction d’Olay TV. J’en ai parlé à mon partenaire, et je lui ai proposé de rétablir l’équilibre en faisant entrer d’autres journalist­es dans la chaîne», a-t-il expliqué.

«Quand il a refusé, je l’ai informé que je ne pouvais continuer et devais me retirer», a-t-il conclu.

La Turquie est fréquemmen­t critiquée pour ses entraves à la liberté de la presse, et est l’un des pires pays au monde pour ce qui est de l’emprisonne­ment des journalist­es, classé par Reporters sans frontières au 154e rang sur 180 pays. La grande majorité des principaux médias appartient à des proches ou des alliés du président Recep Tayyip Erdogan.

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