Quand les clubs recrutent avec le jeu vidéo Football Manager
De l’écran au terrain : le populaire jeu vidéo de gestion d’un club de foot, Football Manager, sert aussi dans la vraie vie à des clubs professionnels, attirés par la large base de données du jeu, susceptible de leur permettre de dénicher des pépites. Vanté pour son réalisme et la précision pointilleuse des statistiques récoltées sur les joueurs, ce jeu, qui existe depuis une trentaine d’années, est même apprécié par des stars du foot, comme Antoine Griezmann, qui aime à se mettre dans la peau d’un manager le temps d’une partie. Les recruteurs, eux, ont rapidement vu le profit qu’ils pouvaient tirer de cette simulation et de son «incroyable» base de données. «En
France, je connais très bien le National
(troisième Division, ndlr) et leurs données sont vraiment très proches de la réalité», admire Kévin Lesportes, responsable du recrutement de Dunkerque et adepte de «FM» depuis plus de dix ans. A l’heure où la «data» devient un ingrédient fondamental du recrutement, le jeu développé par le studio anglais Sports Interactive, qui revendique deux millions de copies écoulées en 2020, est un bon moyen de repérer des profils prometteurs. «Si un joueur m’intéresse, par curiosité, je vais jouer avec lui sur Football Manager et voir comment il s’entraîne et progresse. Mais je ne me fie pas à 100% au jeu», dit-il à l’AFP. «Rien de tel que voir des matchs pour voir les comportements et attitudes des joueurs, ou leur replacement.» Jonathan Beilin, ancien recruteur pour Nice (2009-2013), se targue d’avoir déniché l’arrière gauche argentin Fabian Monzon ou le défenseur serbe Nemanja Pejcinovic grâce au jeu. «J’avais des listes avec 8 défenseurs droits, 7 défenseurs gauches, 12 défenseurs centraux... et je savais que si j’avais un jour la possibilité d’en faire signer un jour un à Nice, je pourrais le proposer», se souvient-il. Le Toulouse FC, candidat à la remontée en Ligue 1 qui mise sur une utilisation des données
«extrêmement évoluée», envisage aussi de s’en servir, notamment sur le suivi des blessures, explique à l’AFP son président Damien Comolli.