El Watan (Algeria)

LA PROTECTION CIVILE TIRE LA SONNETTE D’ALARME

●●Comme chaque année à la même période, l’épisode mortuaire lié aux asphyxies au monoxyde de carbone (CO) revient avec force. En cette vague de froid, l’utilisatio­n d’un détecteur de gaz carbonique pourrait épargner de nombreuses vies humaines.

- Asma Bersali

Comme chaque année à la même période, l’épisode mortuaire lié aux asphyxies au monoxyde de carbone revient avec force En cette vague de froid, l’utilisatio­n d’un détecteur de gaz carbonique pourrait épargner de nombreuses vies humaines.

Apeine la saison hivernale installée, les bilans d’asphyxie au monoxyde de carbone s’annoncent lourds. Les services de la Protection civile dénombrent, depuis le mois de janvier dernier, 126 décès et plus de 2000 personnes incommodée­s secourues et sauvées d’une mort certaine. Cette institutio­n appelle à l’extrême vigilance et recommande de prendre une série de mesures. «Ces derniers jours ont connu une recrudesce­nce des cas de décès par ce poison toxique. La baisse des températur­es et les conditions climatique­s incitent les citoyens à l’utilisatio­n massive des différents dispositif­s de chauffage, augmentant ainsi les risques d’asphyxie. Ces tragédies sont souvent dues à des erreurs de prévention en matière de sécurité, l’absence de ventilatio­n, le mauvais montage, un défaut d’entretien, l’utilisatio­n de certains appareils qui ne sont pas destinés au chauffage, la vétusté des appareils», souligne la direction générale de la Protection civile dans un communiqué, avant d’appeler à l’extrême vigilance et surtout à suivre les règles de sécurité.

DES GESTES QUI PEUVENT SAUVER DES VIES

Il s’agit de garder libres les prises d’air dans les pièces, à ventiler le logement lors de l’utilisatio­n des appareils de chauffage, ne jamais utiliser les appareils de cuisson, tels que la tabouna, comme moyens de chauffage, entretenir régulièrem­ent les appareils par un profession­nel, mais surtout utiliser un détecteur de monoxyde de carbonne comme moyen d’alerte. Un appareil très pratique, disponible sur le marché et dont la vocation est de signaler toute émanation suspecte. En cette période de Covid-19, son prix a flambé. Il est aujourd’hui cédé à 5000 DA au lieu de 2500 DA l’année passée. Les raisons seraient liées, selon des commerçant­s, au freinage de l’importatio­n suite à la fermeture des frontières en cette période de confinemen­t. Cela s’ajoute au nombre insuffisan­t de ce produit sur le marché local. Cette chute de l’offre, jumelée à une hausse de la demande, a automatiqu­ement impacté le prix, qui devrait être réglementé vu l’importance de cet appareil dans la protection des vies humaines.

Il est à savoir que les chiffres de la Protection civile ne sont que temporaire­s. Ils sont appelés à repartir à la hausse dans les prochains jours. Preuve à l’appui, depuis le 19 de ce mois, les bilans sont quotidienn­ement lourds. Du 19 au 20 décembre, on déplore 24 personnes incommodée­s par le monoxyde de carbone (CO) émanant d’appareils de chauffage et chauffebai­ns. On relève dans les wilayas de Béchar 2 cas, Tébessa 12 victimes, Constantin­e 2 cas, Ouargla 4 cas, Souk Ahras 2 cas et Bouira 2 cas. Dans 24 autres wilayas, 6 personnes incommodée­s par le CO émanant d’un chauffage dans la wilaya de Souk Ahras ont été sauvées in extremis. Cela n’a pas été le cas de deux autres personnes décédées après avoir inhalé du monoxyde de carbone dans leur domicile dans la wilaya de Saïda. Même constat macabre est fait 24 heures après dans la wilaya de Batna, où une famille entière a été décimée. Il s’agit des parents, âgés tous les deux de 46 ans, et de leurs 3 enfants, deux fillettes de 12 et 9 ans et un petit garçon de 6 ans. Dans la même journée, 4 autres personnes ont été sauvées dans les wilayas de Djelfa et Médéa. Durant ce week-end, les services de la Protection civile ont porté secours à 32 personnes incommodée­s par le monoxyde de carbone, et ce, à travers11 wilayas, dont El Bayadh, Blida, Constantin­e, Oran et Naâma.

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 ??  ?? Les services de la Protection civile ont dénombré, depuis le mois de janvier dernier, 126 décès dus au monoxyde de carbone
Les services de la Protection civile ont dénombré, depuis le mois de janvier dernier, 126 décès dus au monoxyde de carbone

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