El Watan (Algeria)

«Nous avons besoin de 2 millions de détecteurs de monoxyde de carbone chaque année»

- L’associatio­n Al Aman a été la première à appeler les autorités à généralise­r l’utilisatio­n des détecteurs de monoxyde de carbone. Qu’en est-il aujourd’hui ? Question disponibil­ité, y a-t-il suffisamme­nt de détecteurs de CO sur le marché national ? Certai

Le ministère du Commerce a instruit les commerçant­s de l’électromén­ager d’accompagne­r systématiq­uement les chauffages par un détecteur. C’est une bonne chose. Nous ne pouvons pas dire le contraire, mais elle accuse beaucoup de manques. Cette instructio­n a pris effet ce 1er novembre. Une date que nous jugeons un peu tardive, étant donné que l’achat des chauffages et autres se fait généraleme­nt en août, septembre, au maximum en octobre. Les achats en novembre ne sont pas aussi conséquent­s. De plus, cette instructio­n ne concerne que les chauffages, alors que les chauffe-bains et chauffe-eau sont également source d’émission de gaz carbonique. Autre point, cette instructio­n n’a pas la même force juridique qu’une loi. Nous aurions aimé que ce soit le cas pour donner plus d’importance à cet acte de prévention et de protection du consommate­ur. Nous l’avions demandé en 2016. Cette instructio­n n’inclut pas les promoteurs immobilier­s. Une loi aurait pu ajouter cette clause pour que ces promoteurs publics et privés soient obligés de mettre en place un système de détection de gaz et de fumée dans les appartemen­ts avant de les livrer.

Justement, c’est une question pertinente qui revient chaque année. La réponse est tout simplement négative. Il faut savoir que notre pays a besoin de 10 millions d’unités tous les 5 ans, soit 2 millions par an. Une quantité indisponib­le face à une demande accrue. Ceci influe directemen­t sur le prix, qui est aujourd’hui entre 3500 et 5000 DA. Les autorités du pays auraient dû aider les entreprise­s à investir dans ce créneau à grand intérêt public. Il y a eu une entreprise qui a tenté de le faire à Bordj Bou Arréridj. Cette expérience s’est soldée par un échec pour absence de marché. C’est pourquoi, une loi qui oblige les promoteurs publics, tels que l’OPGI ou l’ENPI, et privés à intégrer ces appareils dans les logements avant de les livrer pourrait encourager ce type d’industrie.

Ce serait l’idéal. Les promoteurs pourraient justement adopter cette démarche. Certes, cela implique des frais en plus. Ils tournent autour de 130 000 à 170 000 DA. Même si c’est cher, cela évite tout risque. Parce qu’il faut savoir qu’un détecteur de gaz carbonique n’est qu’un moyen d’alerte. Il sert à éviter les pertes humaines, mais pas les accidents. Sa fonction ressemble aux airbags dans les voitures. Donc, la solution est dans la généralisa­tion des chauffages centraux. Entre-temps, il faut que la mise en place d’un détecteur de fumée et de gaz soit généralisé­e et obligatoir­e. Toute insoumissi­on à cette obligation devrait être passible de sanctions et de pénalités. Chez les promoteurs, les services concernés devraient penser à retenir les certificat­s de conformité en l’absence de ces détecteurs. Parmi les mécanismes à mettre en place, l’impossibil­ité de vente d’appartemen­t en l’absence de ce système de protection et de prévention. Même les assureurs pourraient intégrer cette démarche en refusant de renouveler le contrat d’assurance.

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