A quoi sert la commission de recours ?
Le déroulement des Assemblées générales électives (AGE) des ligues de wilaya et très probablement aussi celui des ligues régionales discrédite gravement les pouvoirs publics et entache profondément leur engagement de faire respecter la loi. Sur le terrain, la réalité est tout autre. Cette situation dénoncée par les victimes de l’ordre établi, destiné à être perpétué par ceux qui ne veulent pas d’un vrai changement porté par une volonté sincère d’opérer une rupture totale avec les pratiques qui ont fait le lit de l’impasse où a été plongé le sport algérien, des tartuffes qui ont fait le contraire de ce qu’ils ont dit et promis depuis Mathusalem. Dans plusieurs régions du pays, l’opération électorale au niveau des ligues de wilaya ne s’est pas déroulée conformément à la loi. Pire, elle a été marquée par des transgressions des statuts, un abus d’autorité, un déni du droit, sous le regard et le contrôle passif des organes à qui incombe la responsabilité de veiller au strict respect de la loi, comme le stipule l’article 181 de la loi du 33 juillet 2013.
Ceux qui ont bravé l’ordre établi et l’autorité muette et sourde, qui a la lourde charge et responsabilité de faire respecter les lois de la République, ont vérifié à leurs dépens que les textes qui régissent l’activité sportive peuvent être transgressés sans aucune conséquence pour les auteurs. Des membres de droit de l’assemblée générale, victimes de ces transgressions, ont essayé de porter l’affaire ou le litige devant l’organe ou l’instance chargé de régler le problème et se sont faits éconduire et sans espoir d’obtenir gain de cause «parce qu’il a été décidé ainsi», déclare un membre dont le recours restera sans suite.
Ecoeurés, déçus, découragés, remontés contre ceux qui cautionnent cette situation, perte de confiance en ces responsables qui ne tiennent pas leurs engagements, se dérobent à leurs responsabilités, beaucoup de dirigeants sportifs, qui ont été victimes d’injustices lors du déroulement du renouvellement des structures et instances sportives, ne croiront plus aux promesses des vendeurs de rêves. Ils avaient cru au discours de changement, de la rupture avec les pratiques du funeste passé, aux déclarations enflammées sur le combat et la défense des valeurs que véhicule le sport. Ils sont tombés de haut. Au premier test, les masques sont tombés et l’ordre établi a été renforcé, conforté.
Le recours qui est un droit légal restera lettre morte. C’est ce qu’ont décidé ceux qui pensent être le nombril du monde. Ceux-là, ils sont en accord avec leur conscience. Ils sont les gardiens du temple et veilleront jalousement à ce que rien ne change ni ne bouge. Ils sont dans leur logique, c’est-à-dire que tout va bien et qu’il n’est nul besoin de toucher à ce qui existe. C’est le premier chapitre du projet de l’Algérie nouvelle.