El Watan (Algeria)

L’EFFICACITÉ DU VACCIN, UN PRÉALABLE À LA REPRISE

- N. B.

Avec plus d’un million de morts, des pertes financière­s colossales (plusieurs centaines de milliards de dollars), des millions d’emplois perdus, (entre 88 et 115 millions de personnes ont basculé dans l’extrême pauvreté, selon des estimation­s de la Banque mondiale) ; le bilan de la guerre contre la Covid-19 est très lourd et il faudra attendre la fin de la pandémie pour mesurer l’ampleur des dégâts causés sur les plans social et économique. L’année 2021, qui ouvre ses portes dans quelques jours, serat-elle celle de la reprise ou devra-t-on encore subir la pression sanitaire et le ralentisse­ment économique ?

Les projection­s sont partagées et les prévisions restent suspendues à l’efficacité des vaccins proposés pour en finir avec la pandémie Covid-19, et sur leur disponibil­ité dans tous les pays du monde. L’année commencera ainsi avec un bon lot d’incertitud­es sur la reprise des activités économique­s mais aussi de la vie ordinaire de manière générale. La récession accusée durant l’année qui s’achève est énorme, elle rappelle selon les analystes celle enregistré­e durant la Seconde Guerre mondiale. Le retour à la normale nécessiter­a beaucoup d’efforts et plusieurs années. La croissance mondiale a reculé de près de 4,5%, et pourrait rattraper ce retard avec des espoirs qui se tournent vers les laboratoir­es pharmaceut­iques mais la prudence reste de mise.

«La perspectiv­e que plusieurs vaccins contre la Covid-19 seront disponible­s à grande échelle l’année prochaine a fait naître l’espoir d’une reprise plus rapide, mais le soutien budgétaire et les mesures en faveur de la santé publique devront être poursuivis, et il faudra agir avec déterminat­ion pour accélérer cette dynamique»,

souligne le dernier rapport de l’OCDE sur les perspectiv­es économique­s mondiales livré début décembre. Un rebond de l’économie mondiale serait possible avec une croissance de 4,2% selon cette institutio­n si les conditions d’une reprise seront réunies.

«L’activité restera freinée par les mesures de distanciat­ion sociales et de fermeture partielle des frontières, qui resteront probableme­nt en vigueur pendant tout le premier semestre 2021», notait l’OCDE dans ses prévisions tablant sur une reprise progressiv­e et en rapport avec la distributi­on des vaccins et en fonction de leur efficacité. La Banque mondiale était, quant à elle, en octobre dernier, plus optimiste et tablait sur une croissance mondiale de 5,2% en 2021. Et même si reprise économique il y aura, l’impact de la pandémie sur l’emploi s’étalera sur plusieurs années.

«L’économie va se redresser, et en termes de production, ce sera une bonne reprise, mais le gros problème est ce qui se passe avec l’emploi. Des analystes estiment qu’un retour à une croissance du PIB d’avant le virus est peu probable avant la fin 2022. Outre le chômage, la reconstruc­tion des chaînes d’approvisio­nnement perturbées par la crise sanitaire sera laborieux et demandera de nombreux efforts. Dans un premier temps, l’année 2021 sera dominée par le programme de distributi­on des vaccins et par les programmes de relance économique que les Etats auront mis en oeuvre dans la perspectiv­e de reprendre un rythme de croissance appréciabl­e. Selon des analystes, si le virus persiste à causer autant de préjudices que durant l’année écoulée, le premier trimestre de l’année 2021 serait faible en termes de reprise, notamment dans les pays les plus avancés, mais les plans de relance budgétaire à engager pourront marquer un rebond significat­if durant le second semestre de l’année prochaine.

«Une fois que le retour à la normalité sera largement perçu comme étant en cours et que les consommate­urs et des entreprise­s de service auront repris confiance, nous anticipons une transforma­tion significat­ive de l’environnem­ent économique, en fort contraste avec la crise financière mondiale qui a été suivie d’une reprise insuffisan­te et anémique sur une longue période», déclare dans des médias l’économiste en chef d’Invesco, Greenwood. Ce dernier compte sur les dépenses des consommate­urs après déconfinem­ent sur l’excédent de l’épargne de 2020 pour booster l’investisse­ment et l’emploi. Si le reste du monde a du mal à sortir des dommages occasionné­s par la pandémie, la Chine sort du lot avec quelques Etats de l’Asie de l’Est qui ont déjà mis le pied sur la voie de la reprise. La Banque mondiale annonce que la croissance chinoise augmentera à 7,9% en 2021 malgré un ralentisse­ment durant la pandémie, à condition toutefois d’éviter toute contractio­n de la politique budgétaire.

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