El Watan (Algeria)

A Mar-a-Lago aussi, Trump divise

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Donald Trump quittera bientôt Washington, mais pour ses fans, dans le sud de la Floride, il reste un héros et son installati­on prochaine à Mar-a-Lago est une excellente nouvelle.

Le tempétueux républicai­n, qui passe ses dernières vacances dans son célèbre club en tant que Président, ne fait cependant pas l’unanimité. Certains tempêtent contre ses allers-retours entre ce qu’il appelle sa «Maison-Blanche d’hiver» et le Trump Internatio­nal Golf qui paralysent la circulatio­n. Et attendent avec impatience qu’il ne soit plus qu’un «ex-Président». Selon l’agenda officiel de la Maison-Blanche, Donald Trump continue, depuis la Floride, «à travailler sans relâche pour les Américains», et ses journées comportent «beaucoup de réunions et beaucoup d’appels téléphoniq­ues». A Washington, nombre d’élus, démocrates comme républicai­ns, déplorent cependant qu’il concentre l’essentiel de son temps à des tweets acrimonieu­x et vengeurs plutôt qu’à la gestion de la pandémie de Covid qui fait des ravages – sanitaires et économique­s – à travers le pays. Mais sur les trottoirs de West Palm Beach, où certains de ses sympathisa­nts aiment se rassembler pour le voir passer de retour du golf, l’enthousias­me est intact. «On l’adore», raconte Greg Mooney devant le Corner Store Berto’s Bait and Tackle. «Voir notre Président, l’homme le plus puissant du monde, passer sur cette route, cela nous rend tous fiers d’être Américains». Le long du Southern Boulevard, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblée­s en milieu de semaine, agitant des drapeaux à son passage aux cris de «Quatre ans de plus !» ou «Halte au vol (de l’élection) !»

2024

Les vacances de Donald Trump en Floride ont débuté dans un climat de grande tension politique. Son refus, jusqu’ici, de signer le nouveau plan de relance économique de 900 milliards de dollars adopté par le Congrès plonge dans l’incertitud­e des millions d’Américains. Après le 20 janvier, date à laquelle il devra céder la place à Joe Biden à la MaisonBlan­che, Donald Trump, qui est coutumier des polémiques à Washington, pourrait par ailleurs en affronter une autre en Floride. Certains de ses voisins estiment en effet qu’il n’a pas le droit de s’installer de manière permanente dans son luxueux club en bord de mer. Dans un courrier dont le Washington Post s’est fait l’écho, ils ont saisi la mairie de Palm Beach pour souligner que le magnat de l’immobilier avait renoncé au droit de vivre à Mar-a-Lago lorsqu’il a, dans les années 1990, converti la propriété en un club pour clients fortunés. La bataille procédural­e s’annonce technique et âpre. Mais pour ses fans inconditio­nnels dans la région, il s’agit juste d’une nouvelle attaque sans fondement contre celui auquel ils vouent une admiration sans borne. Ils estiment que sa présence à Mar-a-Lago est avant tout un atout extraordin­aire pour Palm Beach. Et ils rappellent que Donald Trump y a accueilli des invités de marque : le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre japonais Shinzo Abe. «Beaucoup de gens ici aimeraient juste pouvoir le féliciter de vive voix et lui dire ‘Merci pour tout ce que vous avez fait’», assure M. Money, 43 ans. Comme nombre d’autres, il se dit convaincu par les tweets de Donald Trump qui martèle, sans preuves mais en brandissan­t diverses théories du complot, que Joe Biden n’est pas le vainqueur de l’élection présidenti­elle du 3 novembre. A l’inverse, Roger Everingham, 82 ans, sympathisa­nt du futur Président démocrate, estime qu’il est grand temps pour l’Amérique de tourner la page, et que Palm Beach s’en portera beaucoup mieux. Pour cet homme qui habite non loin de Mar-a-Lago et assure que la plupart de ses voisins sont démocrates, ces rassemblem­ents pro-Trump ne sont pas aussi spontanés qu’ils en ont l’air. «Ils viennent d’ailleurs, ils sont organisés», assure-t-il, en promenant Louie, son chihuahua. Dimanche après-midi, une femme est venue exprimer son ras-le-bol, près de deux mois après l’élection. Installée face à la sortie de son club de golf, pour être certaine d’être vue par le Président – et le petit groupe de journalist­es qui l’accompagne­nt – elle tenait un panneau sur lequel on pouvait lire un message simple : «Biden a gagné, vous avez perdu. Acceptezle et passez à autre chose !» Pourtant, Money en est convaincu : Donald Trump ne sera pas oublié. Et si, comme l’évoquent certains dans son entourage, il tente une nouvelle fois sa chance en 2024 pour la Maison-Blanche, ses fans de Palm Beach se mobilisero­nt de nouveau. «Nous serons ici dans quatre ans !», assure-t-il.

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Donald Trump divise même dans son fief en Floride

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