La police ouvre le dossier
Les cris de détresse des joueurs et des membres des staffs technique et administratif exclus de la liste des bénéficiaires d’une parcelle des 61 lots «offerte» par les autorités, juste après les succès de l’Entente de Sétif en Coupe arabe des clubs champions (2007 et 2008), se font de nouveau entendre. Selon une source digne de foi, les services de sécurité (police) ont rouvert le dossier. D’après notre source, des enquêteurs ont, en début de la semaine en cours, demandé à la direction du club les documents inhérents à l’énigmatique affaire. Pour rappel, un lotissement de 22071,2 m2 constitué de lots de terrain d’une superficie de 240 à 370 m2 pour une valeur de 5000 DA le mètre carré, est dans un premier temps consacré à l’opération. Celleci spécifie clairement que ladite coopérative est destinée à l’ES Sétif. Une décision d’attribution est signée par le wali le 27 mai 2008. Le lendemain, la direction du club dresse une liste de 35 personnes. Bizarrement, les noms de l’entraîneur en chef (Rabah Saâdane), de son adjoint (Zohir Djelloul) et du préparateur des gardiens (Azzedine Berama) ne figurent pas dans le document signé par le président de l’Entente, Serrar, n’oubliant pas d’accompagner la correspondance par une attestation sur l’honneur. Apprenant
le coup fourré, l’ex-entraîneur en chef et son adjoint mettent la pression. Leurs doléances ne tombent pas à l’eau. Puisqu’ils seront, par la suite, invités à procéder au premier versement des lots 9 et 10. Moins «chanceux», le préparateur des gardiens butera sur des portes closes. Pis encore, la première liste sera «triturée» pour ne pas dire traficotée par des mains invisibles ne trouvant aucune peine à rayer 6 joueurs (Djabou, Djediat, Mecheri, Moumen, Natèche, Badache), ainsi que le soigneur (Alloua Fellahi), le secrétaire de la section (Rachid Djerroudi), l’ex-joueur Amar Bernaoui, l’administrateur (Abdelkrim Maiche), le directeur administratif, Laïd Nouaoui lesquels sont vite remplacés par des proches de 17 gros bonnets n’ayant aucune relation avec l’Aigle noir, club impliqué dans une spéculation foncière ne disant pas son nom. Dans une seconde étape, le lotissement est étudié par le comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régularisation du foncier (Calpiref), présidé par le wali qui, à travers la décision 256/12 du 28 mars 2012 donne un accord de principe pour la réalisation de 61 villas individuelles à Gaoua quartier de la périphérie nord-est de la ville de Sétif «déplumée» par la maffia du foncier.
L’agence foncière est une nouvelle fois chargée de l’opération, ne trouvant pas d’épilogue, 12 ans après son lancement. Ne lâchant pas prise, les «bannis» ne manquant aucune occasion pour dénoncer l’abus, le trafic et l’injustice, trouvent pour une fois un écho favorable. L’enquête va sans nul doute délimiter les responsabilités et dévoiler les dessous de ces «attributions» actionnées selon la tête du client…