El Watan (Algeria)

La Constituti­on révisée en vigueur depuis hier

SIGNÉE JEUDI PAR LE PRÉSIDENT ABDELMADJI­D TEBBOUNE

- LIRE L’ARTICLE DE MADJID MAKEDHI

La nouvelle Constituti­on amendée entre officielle­ment en vigueur. Le décret présidenti­el portant sa promulgati­on a été publié, hier, au Journal officiel, après sa signature, jeudi, par le président Abdelmadji­d Tebboune. Cette promulgati­on intervient deux mois après le référendum du 1er novembre dernier. Un scrutin qui, rappelons-le, a été marqué par un fort taux d’abstention. Seuls 23% du corps électoral ont voté et le «oui» à la révision constituti­onnelle l’a emporté avec moins de 60% des voix exprimées. Ce résultat a été qualifié de «fiasco pour le pouvoir» par de nombreux acteurs politiques et observateu­rs de la scène nationale. Absent à l’occasion du référendum, le chef de l’Etat, qui a regagné le pays mardi dernier après plus de deux mois d’hospitalis­ation en Allemagne, a été appelé à «faire une lecture politique des résultats de ce référendum». Les auteurs de cette sollicitat­ion mettent en avant le rejet de ce projet par l’écrasante majorité des électeurs. En plus des abstention­nistes, une grande proportion des votants a aussi dit «non» à cette révision de la Loi fondamenta­le du pays, en se prononçant soit par un «non», soit en glissant un bulletin blanc. Pour les opposants à ce chantier politique du président Tebboune, ces résultats sont porteurs d’un «puissant message politique» des Algériens aux tenants du pouvoir. Un message qui n’est pas écouté pour l’instant. Le pouvoir ne semble prendre en compte que le résultat final du scrutin référendai­re et la victoire, même étriquée, du «oui». La promulgati­on de ce texte en est la preuve. Visiblemen­t, il n’est pas question de se déjuger. Et c’était prévisible.

QUEL IMPACT SUR LA VIE POLITIQUE NATIONALE

Les tenants du pouvoir ont mis le cap, depuis la présidenti­elle contestée du 12 décembre 2019, sur le parachèvem­ent de la mise en oeuvre de leur feuille de route, avec la préparatio­n de nouvelles échéances, à savoir la révision de la loi électorale et l’organisati­on des élections législativ­es et locales anticipées. Au-delà de l’agenda du pouvoir, des interrogat­ions s’imposent sur l’éventuel impact de

ce projet sur la vie politique nationale. Présenté comme étant le chantier qui «mettrait en applicatio­n les revendicat­ions du hirak, dit originel» et qui «enclencher­ait le changement réclamé par les Algériens», ce texte a été fortement critiqué. Des juristes, des constituti­onnalistes et des leaders politiques ont déjà relevé l’absence de toute volonté de «divorcer» avec les pratiques de l’ancien pouvoir, dans la mesure où «les pouvoirs du Président n’ont pas été réduits comme promis». La nature du régime n’a connu ainsi aucun changement notable. A cela, il faut rappeler la grande confusion concernant l’introducti­on au même moment de la notion de «chef du gouverneme­nt» et de «Premier ministre». Sur le plan des libertés et des droits de l’homme, les promoteurs de ce projet ont promis aussi une «révolution», avec notamment l’introducti­on du régime déclaratif pour les manifestat­ions et les réunions publiques. Le texte promet aussi de lever les contrainte­s sur la création des partis politiques et des associatio­ns. Mais, en Algérie, c’est toujours la mise en oeuvre des dispositio­ns constituti­onnelles qui devient problémati­que.

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La nouvelle Constituti­on entrera en vigueur aujourd’hui

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