El Watan (Algeria)

Des structures abandonnée­s et détournées de leur vocation

L Des équipement­s publics pour lesquels le contribuab­le a chèrement payé mais qui ne trouvent pas les mécanismes d’exploitati­on.

- Aziz Kharoum

Les pouvoirs publics n’ont toujours pas trouvé de solution au projet des 100 locaux commerciau­x qui restent à ce jour très mal exploités. Ces structures commercial­es sont soit fermées et détournées de leur vocation, soit soumises à la sous-location et à la vente illégale. Le projet des structures commercial­es dit «100 locaux du président», initiés sur décision de l’ancien président dans le cadre de l’emploi des jeunes, n’a à ce jour pas eu le résultat escompté dans la capitale. Un gâchis qui s’adjoint aux autres projets dont les autorités ne savent plus quoi en faire. Des équipement­s publics pour lesquels le contribuab­le a chèrement payé mais n’a toujours pas trouvé les mécanismes d’exploitati­on. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le résultat n’est pas du tout reluisant. Le chômage bat son plein et le commerce informel gangrène la ville. A ce jour, le taux d’adhésion à ce projet reste très faible et les structures sont livrées à la dégradatio­n et au vandalisme. A la cité Mokhtar Zerhouni, à Mohammadia (les Bananiers), seuls quelques attributai­res ont rejoint leurs échoppes. Pour d’autres qui, dit-on, ont été choisis selon des critères du clientélis­me de l’époque, la structure en question est en deçà de leurs attentes. «Des bénéficiai­res ont abandonné leurs boxes, car ils trouvent l’endroit inadéquat pour le commerce. Ils ne se manifesten­t que lorsqu’ils ont vent d’une commission d’inspection qui débarque dans les lieux», confie un bénéficiai­re. A Belouizdad, le phénomène des structures commercial­es abandonnée­s est un cas d’école. Deux structures R+3 dédiées à ce type de formule, l’une située sur le boulevard principal et l’autre à une enjambée dans une route secondaire sont carrément fermées depuis belle lurette. Un vide sidéral s’empare des lieux exceptés quelques commerçant­s qui ouvrent boutiques donnant lieu à un semblant d’activité. Quant aux deux autres structures commercial­es Mekhloufi et Djabali, qui rentrent dans le cadre de la lutte contre le commerce informel, elles sont de véritables gabegies de la collectivi­té locale. Force est de constater que le commerce informel se taille la part du lion à travers les vieux faubourgs de cette commune. Des postulants recalés, documents en main, attestent qu’ils ont déposé des dossiers de demande de local auprès de l’Ansej de la commune et d’autres autorités compétente­s, regrettant le fait que ces structures sont laissées en jachère et attribuées aléatoirem­ent par qui de droit.

UN GÂCHIS MONUMENTAL

Même constat à l’ouest de la capitale où des locaux situés au cheflieu de Douéra demeurent fermés, censés soustraire la jeunesse de cette commune aux méandres de la rue. Pour ce dernier cas, et selon certaines indiscréti­ons, quelques responsabl­es locaux en ont fait leur propre chasse gardée. Dans la commune du littoral est de la capitale, à Bordj El Bahri, les locaux ne sont toujours pas distribués, au grand dam des chômeurs de la localité. D’après les riverains, «ces locaux n’ont pas fait l’objet d’attributio­n. Entre-temps, la dégradatio­n a eu raison de la structure et le négoce informel y gravite tout autour.»

L’administra­tion locale se dit impuissant­e de mener toute une enquête administra­tive qui définit l’éligibilit­é du bénéficiai­re. Il va sans dire que de nombreux locaux ont été attribués à des proches des responsabl­es locaux d’une manière douteuse. Sur ce volet, le passe-droit a eu son mot à dire. Malheureus­ement, conséquenc­e des tergiversa­tions des autorités et de leur incompéten­ce, un laisser-aller caractéris­é est observé partout accentué par une absence de planificat­ion. «C’est un véritable gâchis, c’est tout simplement malheureux. Les responsabl­es du pays doivent agir en urgence», se désolent certains postulants non bénéficiai­res. Il y a quelques mois et après des enquêtes effectuées sur le terrain, les services administra­tifs compétents ont décidé de procéder à la récupérati­on de tous les locaux fermés, abandonnés ou sous-loués afin de les soumettre à la vente aux enchères. Si la procédure sera menée jusqu’au bout, cela permettra de mettre fin au monopole de certaines collectivi­tés locales.

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