Des structures abandonnées et détournées de leur vocation
L Des équipements publics pour lesquels le contribuable a chèrement payé mais qui ne trouvent pas les mécanismes d’exploitation.
Les pouvoirs publics n’ont toujours pas trouvé de solution au projet des 100 locaux commerciaux qui restent à ce jour très mal exploités. Ces structures commerciales sont soit fermées et détournées de leur vocation, soit soumises à la sous-location et à la vente illégale. Le projet des structures commerciales dit «100 locaux du président», initiés sur décision de l’ancien président dans le cadre de l’emploi des jeunes, n’a à ce jour pas eu le résultat escompté dans la capitale. Un gâchis qui s’adjoint aux autres projets dont les autorités ne savent plus quoi en faire. Des équipements publics pour lesquels le contribuable a chèrement payé mais n’a toujours pas trouvé les mécanismes d’exploitation. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le résultat n’est pas du tout reluisant. Le chômage bat son plein et le commerce informel gangrène la ville. A ce jour, le taux d’adhésion à ce projet reste très faible et les structures sont livrées à la dégradation et au vandalisme. A la cité Mokhtar Zerhouni, à Mohammadia (les Bananiers), seuls quelques attributaires ont rejoint leurs échoppes. Pour d’autres qui, dit-on, ont été choisis selon des critères du clientélisme de l’époque, la structure en question est en deçà de leurs attentes. «Des bénéficiaires ont abandonné leurs boxes, car ils trouvent l’endroit inadéquat pour le commerce. Ils ne se manifestent que lorsqu’ils ont vent d’une commission d’inspection qui débarque dans les lieux», confie un bénéficiaire. A Belouizdad, le phénomène des structures commerciales abandonnées est un cas d’école. Deux structures R+3 dédiées à ce type de formule, l’une située sur le boulevard principal et l’autre à une enjambée dans une route secondaire sont carrément fermées depuis belle lurette. Un vide sidéral s’empare des lieux exceptés quelques commerçants qui ouvrent boutiques donnant lieu à un semblant d’activité. Quant aux deux autres structures commerciales Mekhloufi et Djabali, qui rentrent dans le cadre de la lutte contre le commerce informel, elles sont de véritables gabegies de la collectivité locale. Force est de constater que le commerce informel se taille la part du lion à travers les vieux faubourgs de cette commune. Des postulants recalés, documents en main, attestent qu’ils ont déposé des dossiers de demande de local auprès de l’Ansej de la commune et d’autres autorités compétentes, regrettant le fait que ces structures sont laissées en jachère et attribuées aléatoirement par qui de droit.
UN GÂCHIS MONUMENTAL
Même constat à l’ouest de la capitale où des locaux situés au cheflieu de Douéra demeurent fermés, censés soustraire la jeunesse de cette commune aux méandres de la rue. Pour ce dernier cas, et selon certaines indiscrétions, quelques responsables locaux en ont fait leur propre chasse gardée. Dans la commune du littoral est de la capitale, à Bordj El Bahri, les locaux ne sont toujours pas distribués, au grand dam des chômeurs de la localité. D’après les riverains, «ces locaux n’ont pas fait l’objet d’attribution. Entre-temps, la dégradation a eu raison de la structure et le négoce informel y gravite tout autour.»
L’administration locale se dit impuissante de mener toute une enquête administrative qui définit l’éligibilité du bénéficiaire. Il va sans dire que de nombreux locaux ont été attribués à des proches des responsables locaux d’une manière douteuse. Sur ce volet, le passe-droit a eu son mot à dire. Malheureusement, conséquence des tergiversations des autorités et de leur incompétence, un laisser-aller caractérisé est observé partout accentué par une absence de planification. «C’est un véritable gâchis, c’est tout simplement malheureux. Les responsables du pays doivent agir en urgence», se désolent certains postulants non bénéficiaires. Il y a quelques mois et après des enquêtes effectuées sur le terrain, les services administratifs compétents ont décidé de procéder à la récupération de tous les locaux fermés, abandonnés ou sous-loués afin de les soumettre à la vente aux enchères. Si la procédure sera menée jusqu’au bout, cela permettra de mettre fin au monopole de certaines collectivités locales.