Les habitants de l’UV5 réclament des espaces verts
Cette méga-cité, qui a bénéficié de très importants programmes de logements, souffre toujours d’une carence chronique en lieux de détente.
La circonscription administrative d’Ali Mendjeli ne cesse de prendre de l’ampleur en matière d’extension urbaine, devenant un pôle dense composé de multiples cités, surtout d’habitats sociaux. Cela s’est fait malheureusement aux dépens des espaces verts. Aujourd’hui, plusieurs quartiers comptant un nombre important d’habitants sont dépourvus de toute forme de terrain de verdure. Ce milieu hostile, entouré de chantiers et de terrains vagues, agace de plus en plus les riverains qui se disent assoiffés «d’espaces verts» et fatigués de «l’air poussiéreux et la mauvaise urbanisation». C’est le problème qui a été soulevé par plusieurs citoyens, notamment ceux résidant à l’unité de voisinage 5. Ces derniers dénoncent l’exploitation de chaque parcelle pour des projets lucratifs ou des promotions immobilières, sans «mesurer l’importance du rôle de la nature dans la ville sur le plan éducatif du citoyen et sur l’ornement urbanistique», notent-ils. «Nous avons l’unique poche de terrain vide, située entre nos habitations et l’université Constantine 3. Nous avons abordé les autorités locales pour l’aménagement de cet espace en jardin public. Malheureusement, ce lot de terrain a été octroyé à un investisseur privé, probablement à un promoteur», a déclaré un jeune habitant de l’UV5. Cet octroi a provoqué la colère des riverains, qui ont protesté à plusieurs reprises. Ils avaient adressé également des correspondances à l’ex-wali de Constantine Abdessamie Saïdoun, afin de demander la récupération de cet espace. D’autres avaient saisi le ministère de l’Habitat, pour dénoncer ce qu’ils qualifient de «catastrophe urbanistique qui se prépare à la nouvelle ville Ali Mendjeli, où le dernier espace vide entre l’unité de voisinage UV5 et l’université Constantine 3 est en train d’être exploité par des promoteurs immobiliers». Et de poursuivre dans la même requête, dont El Watan détient une copie : «Je vous prie, Monsieur le Ministre, d’avoir une vision plus proche sur ce qui se passe dans cette nouvelle ville livrée à l’anarchie urbanistique.» Hélas, leurs requêtes n’ont pas connu de suite. «En 2019 et à cause du hirak, l’investisseur a suspendu les travaux, avant de reprendre le terrassement il y a quelques mois», ajoutent les habitants. En grogne, ces derniers estiment que le comportement des autorités locales est un mépris flagrant exprimé envers la population. «J’ai l’impression que les responsables considèrent qu’un espace vert est un luxe à ne pas se permettre !», fulmine un des riverains, en affirmant que toutes les normes les plus élémentaires en termes de pourcentage d’espaces verts sont complètement bafouées par les pouvoirs publics.