Des terrains publics dilapidés dans l’impunité
Plusieurs carences ont été relevées par les élus de l’APW de Souk Ahras et des vérités ont été dites lors de la session ordinaire tenue récemment. Des défaillances dans la prise en charge des affaires courantes de la wilaya tant par les élus locaux que par les responsables sectoriels ont composé l’essentiel des interventions.
L’épineux problème de la prolifération des bidonvilles à Souk Ahras et plusieurs autres agglomérations importantes notamment à Sedrata a été passé en revue par Mme Daroui qui a mis l’accent sur la dilapidation des terrains publics dans l’impunité de la part de quelques milieux malintentionnés. «Non loin du nouveau cimetière, une ancienne coopérative agricole propriété de l’Etat fait l’objet de bradage dans l’informel et, pis encore, au lieu des baraques, nous avons malheureusement constaté des bâtisses à étages sans que personne ne s’en offusque», a-t-elle dénoncé tout en faisant état d’un circuit recycleur de ces terrains publics. De son côté, Wahbi Rouaibia expliquera le phénomène des bidonvilles par un manque de coordination entre institutions et l’absence de perspicacité chez d’anciens responsables. «Ce fut un temps où l’on tolérait et ordonnait même le raccordement à l’eau, au gaz et à l’électricité à ces mêmes habitants des constructions illicites avec des promesses de régularisation de leur situation, perpétuant ainsi le phénomène», a-t-il déclaré.
D’autres élus mettront en avant les lenteurs dans la récupération des assiettes foncières après démolition des baraques ; à l’instar de la cité Athmani à Sedrata dont les habitants ont été relogés. «Le bidonville qui devait être éradiqué offre aujourd’hui une image hideuse de la cité et passe déjà pour un fief de plusieurs maux sociaux dans cette ville qui ne sont pas des moindres», a tonné Hadda Daira à ce sujet. «Un marché couvert d’effets vestimentaires situé au coeur de la ville de Souk Ahras, déserté de surcroît par ses locataires n’a pas lieu d’être et sa délocalisation profiterait aux citoyens et à ces mêmes locataires», a ajouté un autre élu dans ce même ordre d’idées.
Pour le secteur de la santé, des intervenants ont tous plaidé en faveur d’une amélioration des rapports du secteur à la faveur des malades qui aspirent à une prise en charge efficace.
L’étude préalable des projets liés à ce secteur doit tenir compte des besoins de la population, notamment pour ce qui et de l’implantation des structures sanitaires en zones rurales. Mohamed Sahraoui, Mohamed Hafsi et Rachid Kouadria ont, de leur côté, évoqué les conditions d’accueil des élèves pour l’année en cours, les déperditions scolaires dans les lycées et le manque du personnel dans les écoles primaires à cause des réticences constatées auprès des maires de la majorité des communes. Mme Dahoui récidivera pour signaler que la wilaya compte au moins 22 établissements scolaires qui servent des repas froids et d’autres qui ont carrément privé les élèves du droit à la cantine scolaire. Rouaibia marquera quant à lui son approche pour ce secteur dans ces propos: «Le lycée Soudani Mohamed Terki s’est distingué par trois bacheliers lauréats reçus par la présidence de la République en groupe d’excellence et tout le mérite est pour cet établissement auquel nous devons une meilleure considération». Concernant la gestion locale du département des affaires religieuses, des membres de l’assemblée ont plaidé en faveur de l’amélioration de la formation des imams. «Des fidèles font l’objet parfois de remarques désobligeantes voire de propos violents de la part de quelques responsables des mosquées, oubliant du coup qu’il s’agit-là d’un espace commun de communion et de piété et non une propriété privée», a tonné Sahraoui dans son intervention.
Des membres de l’APW ont fait savoir à l’unanimité leur désarroi par rapport aux défaillances qui accompagnent depuis des années la gestion des eaux dans son volet distribution sans les autres. Djamel Mellouki ne s’est pas fait attendre pour lancer en termes crus que la bande frontalière a soif à cause de dysfonctionnement majeur dans la gestion de l’Algérienne des eaux. Saliha Tréaâ abondera dans le même contexte pour signaler que l’hôpital Houari Boumediène fonctionne sans eau. Hemamda révélera dans ce même cadre une grave affaire. «La station de traitement de Ain Dalia est porteuse d’une grande opération de réhabilitation des plus onéreuses et l’on a constaté de visu que la station continue à être gérée à distance par l’actuel directeur de zone au lieu de responsabiliser un autre cadre. D’où des carences certaines et un manque de prises de décisions qui persistent depuis trois longues années», a-t-il lancé devant les membres de l’assemblée.