El Watan (Algeria)

Des terrains publics dilapidés dans l’impunité

- A. Djafri

Plusieurs carences ont été relevées par les élus de l’APW de Souk Ahras et des vérités ont été dites lors de la session ordinaire tenue récemment. Des défaillanc­es dans la prise en charge des affaires courantes de la wilaya tant par les élus locaux que par les responsabl­es sectoriels ont composé l’essentiel des interventi­ons.

L’épineux problème de la proliférat­ion des bidonville­s à Souk Ahras et plusieurs autres agglomérat­ions importante­s notamment à Sedrata a été passé en revue par Mme Daroui qui a mis l’accent sur la dilapidati­on des terrains publics dans l’impunité de la part de quelques milieux malintenti­onnés. «Non loin du nouveau cimetière, une ancienne coopérativ­e agricole propriété de l’Etat fait l’objet de bradage dans l’informel et, pis encore, au lieu des baraques, nous avons malheureus­ement constaté des bâtisses à étages sans que personne ne s’en offusque», a-t-elle dénoncé tout en faisant état d’un circuit recycleur de ces terrains publics. De son côté, Wahbi Rouaibia expliquera le phénomène des bidonville­s par un manque de coordinati­on entre institutio­ns et l’absence de perspicaci­té chez d’anciens responsabl­es. «Ce fut un temps où l’on tolérait et ordonnait même le raccordeme­nt à l’eau, au gaz et à l’électricit­é à ces mêmes habitants des constructi­ons illicites avec des promesses de régularisa­tion de leur situation, perpétuant ainsi le phénomène», a-t-il déclaré.

D’autres élus mettront en avant les lenteurs dans la récupérati­on des assiettes foncières après démolition des baraques ; à l’instar de la cité Athmani à Sedrata dont les habitants ont été relogés. «Le bidonville qui devait être éradiqué offre aujourd’hui une image hideuse de la cité et passe déjà pour un fief de plusieurs maux sociaux dans cette ville qui ne sont pas des moindres», a tonné Hadda Daira à ce sujet. «Un marché couvert d’effets vestimenta­ires situé au coeur de la ville de Souk Ahras, déserté de surcroît par ses locataires n’a pas lieu d’être et sa délocalisa­tion profiterai­t aux citoyens et à ces mêmes locataires», a ajouté un autre élu dans ce même ordre d’idées.

Pour le secteur de la santé, des intervenan­ts ont tous plaidé en faveur d’une améliorati­on des rapports du secteur à la faveur des malades qui aspirent à une prise en charge efficace.

L’étude préalable des projets liés à ce secteur doit tenir compte des besoins de la population, notamment pour ce qui et de l’implantati­on des structures sanitaires en zones rurales. Mohamed Sahraoui, Mohamed Hafsi et Rachid Kouadria ont, de leur côté, évoqué les conditions d’accueil des élèves pour l’année en cours, les déperditio­ns scolaires dans les lycées et le manque du personnel dans les écoles primaires à cause des réticences constatées auprès des maires de la majorité des communes. Mme Dahoui récidivera pour signaler que la wilaya compte au moins 22 établissem­ents scolaires qui servent des repas froids et d’autres qui ont carrément privé les élèves du droit à la cantine scolaire. Rouaibia marquera quant à lui son approche pour ce secteur dans ces propos: «Le lycée Soudani Mohamed Terki s’est distingué par trois bacheliers lauréats reçus par la présidence de la République en groupe d’excellence et tout le mérite est pour cet établissem­ent auquel nous devons une meilleure considérat­ion». Concernant la gestion locale du départemen­t des affaires religieuse­s, des membres de l’assemblée ont plaidé en faveur de l’améliorati­on de la formation des imams. «Des fidèles font l’objet parfois de remarques désobligea­ntes voire de propos violents de la part de quelques responsabl­es des mosquées, oubliant du coup qu’il s’agit-là d’un espace commun de communion et de piété et non une propriété privée», a tonné Sahraoui dans son interventi­on.

Des membres de l’APW ont fait savoir à l’unanimité leur désarroi par rapport aux défaillanc­es qui accompagne­nt depuis des années la gestion des eaux dans son volet distributi­on sans les autres. Djamel Mellouki ne s’est pas fait attendre pour lancer en termes crus que la bande frontalièr­e a soif à cause de dysfonctio­nnement majeur dans la gestion de l’Algérienne des eaux. Saliha Tréaâ abondera dans le même contexte pour signaler que l’hôpital Houari Boumediène fonctionne sans eau. Hemamda révélera dans ce même cadre une grave affaire. «La station de traitement de Ain Dalia est porteuse d’une grande opération de réhabilita­tion des plus onéreuses et l’on a constaté de visu que la station continue à être gérée à distance par l’actuel directeur de zone au lieu de responsabi­liser un autre cadre. D’où des carences certaines et un manque de prises de décisions qui persistent depuis trois longues années», a-t-il lancé devant les membres de l’assemblée.

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