Tebboune attend plus des walis
• Ce n’est pas la première fois que le président Tebboune rappelle à l’ordre et va jusqu’au limogeage des walis et responsables locaux qui n’appliquent pas et ne respectent pas les orientations du gouvernement.
■ Il a exprimé son mécontentement contre leur rendement dimanche en Conseil des ministres, consacré essentiellement au bilan des performances ministérielles pour 2020.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est en colère contre certains walis. Il a exprimé son mécontentement contre leur rendement, dimanche, en Conseil des ministres, consacré essentiellement au bilan des performances ministérielles pour 2020. Un bilan qu’il a qualifié, d’ailleurs, de mitigé, avec du positif et du négatif. Ce n’est pas la première fois que M. Tebboune rappelle à l’ordre et va jusqu’au limogeage des walis et responsables locaux qui n’appliquent pas et ne respectent pas les orientations du gouvernement et refusent surtout d’apporter des réponses aux besoins des populations, notamment des zones d’ombre. Ce dimanche, face à ses ministres, M. Tebboune, qui accorde une «importance capitale» au dossier des «zones d’ombre», a reproché à certains walis d’avoir mal géré ce chantier. Il a insisté, dans ce sens, sur la nécessité de faire la distinction entre les différents programmes de développement local (PCD). Néanmoins, le communiqué sanctionnant cette réunion note que le chef de l’Etat a «constaté certaines initiatives positives, comme l’alimentation en eau potable au moyen de citernes et le raccordement au gaz, au niveau des régions frontalières», une pratique très dangereuse qui fait, déplore-t-il, des victimes parmi les enfants.
En août 2020, le Président a mis fin aux fonctions de huit walis et six walis délégués, alors que 17 walis et 14 walis délégués ont été nommés. Ces limogeages sont intervenus après les travaux d’une réunion gouvernement-walis consacrée à l’évaluation de la mise en oeuvre des orientations du Président.
«DÉBUT D’UN PROCESSUS»
Cette réunion, deuxième du genre, a été principalement axée sur l’évaluation des étapes de mise en oeuvre du développement des «zones d’ombre», l’évaluation de la mise en oeuvre des mesures de prévention contre la propagation de la pandémie de Covid-19, le développement économique local, la lutte contre la bureaucratie. En toute vraisemblance, le chef de l’Etat n’était pas satisfait du rendement de ces walis. Deux semaines plus tard, il a mis fin aux fonctions de plusieurs chefs de daïra et présidents d’APC. Pour le chef de l’Etat, ces décisions de limogeage représentent le «début» d’un processus consistant à exiger des comptes à ceux qui ont fait montre de «passivité» en matière de prise en charge des préoccupations et des problèmes des citoyens dans ces zones abandonnées. «Il ne s’agit que d’un début, car nous tiendrons pour responsables tous ceux qui ne parviennent pas à prendre en charge et résoudre les problèmes des citoyens, notamment ceux des zones enclavées», avait menacé M. Tebboune, qui n’arrivait pas à expliquer ni à comprendre comment en 2020 et malgré le mouvement du «hirak béni» et toutes les décisions prises par l’Etat pour soulager le quotidien des citoyens, «des images horribles, dont se plaignaient les citoyens ces dernières années, persistent et font les unes des journaux». Pour le Président, «ces comportements constituent une continuation du discours négatif prôné par la bande». A l’entame de 2021, le Président constate que ces mêmes comportements persistent…
Nabila Amir