El Watan (Algeria)

OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE ET UN AUDIT AU SEIN DE L’OAIC

AFFAIRE DU BLÉ AVARIÉ IMPORTÉ DE LITUANIE

- Madjid Makedhi

Le scandale du blé avarié importé de Lituanie, qui éclaté en novembre dernier, était au menu du Conseil des ministres, réuni dimanche dernier. L’affaire a été, selon un communiqué de la présidence de la République repris par l’APS, évoquée par le chef de l’Etat, Abdelmadji­d Tebboune, qui a ordonné l’ouverture d’une enquête. Le Président, absent du pays au moment où l’affaire avait éclaté, a aussi, ajoute la même source, chargé le ministre des Finances de procéder à un audit au sein de l’Office algérien interprofe­ssionnel des céréales (OAIC), seule autorité habilitée à importer des céréales. Cette affaire, rappelons-le, concerne l’importatio­n de 30 000 tonnes de blé tendre auprès de la Lituanie et livré par un fournisseu­r suisse avec lequel l’Office a conclu un accord. Mais il y a eu tromperie sur la marchandis­e. Le pot aux roses a été découvert au niveau du port d’Alger. Une fois déchargé du navire, les contrôleur­s de l’OAIC ont découvert qu’une partie des grains était colorée. Aussitôt, des échantillo­ns ont été prélevés et analysés dans des laboratoir­es accrédités par l’Etat. Et les résultats étaient sans appel. Les analyses ont confirmé que la marchandis­e n’était pas conforme aux clauses du contrat signé entre l’OAIC et ledit fournisseu­r. Comme première réaction, le directeur général de l’Office algérien interprofe­ssionnel des céréales (OAIC), Abderrahma­ne Bouchahda, nommé à la tête de cet organisme en septembre 2019, a été limogé. La décision a été prise par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Mais les détails du dossier ne sont pas encore communiqué­s. Le 13 décembre dernier, le ministre de l’Agricultur­e, Abdelhamid Hemdani, s’est expliqué sur ce sujet, lors d’un point de presse. Selon lui, «il s’agit d’une opération commercial­e entre deux parties régie par un cahier des charges». «Il s’est avéré que certaines spécificit­és du cahier des charges n’ont pas été respectées», précise-t-il.

Selon lui, les mesures nécessaire­s sont engagées concernant cette affaire et qu’il «ne pouvait pas s’exprimer sur ce sujet, tant que ces mesures sont en cours». Poursuivan­t, le ministre estime que «l’Etat ne prendra aucun risque concernant la santé des consommate­urs». «Ce n’est pas la première fois que notre pays importe. Tous les pays du monde importent et exportent», soutient-ils, ajoutant que «quand il y a des preuves qu’une marchandis­e n’est pas conforme au cahier des charges, il y a des mesures qui sont prises par les parties concernées et nous en sommes à cette étape là». Il assure, aussi dans ce sens, que «la santé du consommate­ur passe avant tout» et que toutes les mesures ont été prises par les différente­s parties concernées, dont le ministère de l’Agricultur­e. Pour rappel, le départemen­t de l’Agricultur­e des Etats-Unis (USDA) a prévu, en juin dernier, une hausse de 15,3% du volume de blé importé par l’Algérie devrait augmenter de 15,3% pour atteindre les 7,5 millions de tonnes durant la saison 2020/2021.

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