El Watan (Algeria)

Le procès du patron du groupe Ennahar renvoyé au 18 janvier

POURSUIVI POUR DIFFUSION DE LA CONVERSATI­ON AVEC UN OFFICIER DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE

- Salima Tlemçani

La chambre pénale près la cour d’Alger a renvoyé, hier, au 18 janvier le procès en appel du PDG du groupe médiatique privé Ennahar, Anis Rahmani, de son vrai nom Mohamed Mokadem, liée à l’enregistre­ment et la diffusion d’une communicat­ion téléphoniq­ue entre lui et le chef de l’antenne de la sécurité intérieure, pour Alger. Les faits, faut-il le rappeler, remontent au mois d’octobre 2018, lorsque des officiers de ce service ont tenté en vain d’arrêter l’auteur d’un article paru sur le site Alg24.com (appartenan­t au groupe). S’en est suivie une communicat­ion téléphoniq­ue entre ce dernier et le colonel Smail, où ce dernier durant un long moment le supplie de lui livrer le journalist­e, mais le patron du groupe Ennahar refuse et défie le premier responsabl­e des services de renseignem­ent, alors Bachir Tartag. Enregistré, le contenu de la communicat­ion est diffusé sur la chaîne Ennahar TV. Ses avocats avaient demandé d’examiner les nouveaux documents qui «confondent» le mis en cause, déposés, selon eux, le 31 décembre dernier, mais qu’ils «n’ont pas pu» obtenir auprès du parquet général. Ils ont également exigé la présence du plaignant, pour «une confrontat­ion, en respect du droit du prévenu à débattre et à se défendre». La présidente a pris acte et renvoyé l’affaire au 18 janvier.

Le patron du groupe Ennahar, faut-il le signaler, a été arrêté, le 13 février 2020, par les gendarmes qui l’ont présenté le jour même devant le tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, avant d’être placé en détention, pour plusieurs affaires liées à des délits d’«infraction à la législatio­n de change», «chantage pour l’obtention d’indus avantages», «abus de pouvoir» et «détention de comptes bancaires à l’étranger». Quelques mois plus tard, il se retrouve poursuivi, en vertu d’une nouvelle plainte déposée par le colonel Smail, pour «outrage à corps constitué» et «atteinte à la vie privée», alors que plusieurs actions en justice sont engagées contre lui pour «diffamatio­n» : le tribunal d’Alger inflige à la chaîne le paiement d’une amende à l’ancien chef de la délégation olympique algérienne aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016, Amar Brahmia, et à sa famille pour les avoir «diffamés». En décembre 2019, Anis Rahmani et un journalist­e d’Ennahar sont condamnés à six mois de prison ferme pour «offense et diffamatio­n» à l’encontre du général à la retraite Hocine Benhadid, alors en détention.

Le 15 novembre 2020, Anis Rahmani est jugé pour l’affaire de la communicat­ion avec le colonel Smail, puis condamné à 5 ans de prison ferme et une amende de 100 000 DA, alors que le parquet avait requis 10 ans de prison.

Le procès en appel du patron de la chaîne Ennahar, Anis Rahmani, de son vrai nom Mohamed Mokadem, a été renvoyé hier au 18 janvier. Condamné à 5 ans de prison ferme en première instance, il devait comparaîtr­e devant la chambre pénale près la cour d’Alger pour l’affaire l’opposant à l’ex-chef de la sécurité intérieure pour Alger, le colonel Smail, et liée à la diffusion de la communicat­ion téléphoniq­ue entre les deux.

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