El Watan (Algeria)

La grève des inspecteur­s du travail largement suivie

- Asma Bersali

Réclamant de meilleures conditions socioprofe­ssionnelle­s, les inspecteur­s du travail ont entamé une grève de 5 jours. Un mouvement de colère qui se poursuit jusqu’à jeudi.

«Vu la détériorat­ion des conditions socioprofe­ssionnelle­s et de la marginalis­ation que subissent les inspecteur­s du travail à travers le territoire national, nous avons décidé d’entrer en grève de 5 jours à partir du dimanche 3 jusqu’au jeudi 5 de ce mois de janvier», déclare le Syndicat national autonome des inspecteur­s du travail (SNAIT) dans un communiqué, dont nous détenons une copie. Dans ce document, ce syndicat dénonce les conditions de travail très dures dans lesquelles les inspecteur­s du travail exercent leur métier, mais aussi la sourde oreille qui leur est oposée par les autorités, notamment leur ministère de tutelle, censés remédier à ces carences. «Nous sommes déçus de l’attitude du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale qui n’a pas montré une volonté réelle de satisfaire nos revendicat­ions, pourtant légitimes. Nous sommes arrivés au bout de notre patience et de nos tentatives de négocier avec la tutelle. Nous avons même fait intervenir le médiateur de la République avec lequel nous avons tenu une séance de travail le 13 septembre dernier. Rien n’a changé depuis», souligne le SNAIT dans son communiqué. D’après sa secrétaire nationale chargée de la communicat­ion, Mme Kerbadj Souhila, le taux de suivi de cette grève en cette deuxième journée a dépassé les 82%. «C’est un taux très appréciabl­e qui confirme nos revendicat­ions qui sont celles de tous les travailleu­rs du secteur de l’inspection du travail. Bien que nous soyons les garants de la paix dans les entreprise­s et des droits des travailleu­rs, nous sommes lésés dans les nôtres. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’aller vers ce mouvement pacifique et garanti par la loi. Toutefois, nous restons ouverts au dialogue, notamment que nous n’avons pas été invités aux négociatio­ns depuis l’arrivée du nouveau ministre, El Hachemi Djaaboub», déclare notre interlocut­rice avant de s’étaler sur les revendicat­ions. La première d’entre elles est la révision du statut régissant ce métier et du régime indemnitai­re prenant en considérat­ion toutes les tâches et les spécificit­és de la fonction d’inspecteur du travail. Parmi les revendicat­ions, il est demandé la création d’une caisse des ressources complément­aires au profit de l’inspection du travail, à l’instar de tous les autres secteurs d’activités liés à l’inspection. Les protestata­ires réclament aussi leur droit à la promotion aux postes supérieurs et au logement de fonction ainsi que l’activation du décret relatif au prêt pour achat de véhicule. Aujourd’hui, les inspecteur­s du travail interpelle­nt le ministre et le président de la République afin de prendre en considérat­ion leurs revendicat­ions et se pencher sur leur situation. Concernant l’évolution possible de cette démarche revendicat­ive, le syndicat s’abstient de donner une quelconque décision. Selon les dires de sa secrétaire nationale, il serait préférable de patienter et d’éviter d’anticiper les choses. Ils espèrent une réaction positive de la tutelle.

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