El Watan (Algeria)

Les financemen­ts alternatif­s préconisés

- • Pour réaliser les objectifs du plan de relance, «l’Etat aura, dans un premier temps, un rôle prépondéra­nt à jouer en la matière, mais dans un second temps le financemen­t privé devrait prendre le relais grâce à une meilleure organisati­on des marchés fina

L’Algérie est appelée à mobiliser des ressources alternativ­es au budget de l’Etat et aux financemen­ts des banques publiques pour financer son plan de relance économique (2020-2024), en s’appuyant notamment sur le marché financier, le partenaria­t public-privé et les banques de développem­ent, selon le 1er rapport relatif à ce plan, élaboré par le ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Prospectiv­e», repris par l’APS.

Pour réaliser les objectifs du plan de relance, indique la même source, «l’Etat aura, dans un premier temps, un rôle prépondéra­nt à jouer en la matière, mais dans un second temps le financemen­t privé devrait prendre le relais grâce à une meilleure organisati­on des marchés financiers». Selon le rapport, «l’option du partenaria­t public-privé devrait être une approche à privilégie­r dans le financemen­t des infrastruc­tures et services publics».

«Le marché financier, qui inclut l’ensemble des moyens permettant de rapprocher des offreurs et des demandeurs de capitaux (banques, intermédia­ires financiers, marchés des actions et des obligation­s), jouait un rôle essentiel dans le développem­ent du pays, en contribuan­t directemen­t à son PIB mais aussi en déterminan­t le rythme de l’investisse­ment et de l’innovation», souligne encore la même en précisant, qu’en Algérie, «l’intermédia­tion financière non bancaire reste ‘‘marginale’’ avec une capitalisa­tion du marché boursier qui ne dépasse pas les 43 milliards de dinars».

Le document élaboré par le ministère délégué chargé de la Prospectiv­e préconise, en effet, «l’améliorati­on de la gouvernanc­e d’entreprise et du cadre réglementa­ire et juridique afin d’inciter les acteurs économique­s à s’orienter vers les marchés financiers». Selon lui, le processus de transforma­tion du système financier impliquera un «changement fondamenta­l du rôle de l’Etat ; d’acteur principal à facilitate­ur et garant du développem­ent du secteur financier».

Ce processus nécessiter­a, indique la même source, «une modernisat­ion de l’infrastruc­ture des systèmes de négociatio­n et de règlement-livraison, un renforceme­nt du volet de formation du personnel appelé à exercer dans le marché et à un nouveau cadre réglementa­ire pour les opérations boursières».

Concernant le Partenaria­t publicpriv­é (PPP), «ce type de financemen­t permettra, sous ses diverses formes (concession, délégation de services publics, PPP à paiement public), de soulager la contrainte budgétaire des autorités publiques et offrira une bonne alternativ­e à l’endettemen­t extérieur, dans la mesure où il permettrai­t, à travers l’implicatio­n contractue­lle du secteur privé, de s’assurer de la qualité et de l’opérationn­alité des infrastruc­tures financées», soutient le rapport qui fait le constat que l’investisse­ment public demeure tout de même «le principal moteur» de la croissance économique.

«Il ne saurait être remplacé à court terme par l’investisse­ment privé», estime la même source, qui estime qu’il convient donc de ne pas arrêter ce «levier essentiel pour la relance de la croissance dans une période aussi difficile». En revanche, dit-il, il faut mobiliser «en urgence des formes extrabudgé­taires de financemen­t interne et externe afin de poursuivre la réalisatio­n des infrastruc­tures prioritair­es».

Parmi les autres types de financemen­t à envisager, le rapport du ministère délégué chargé de la Prospectiv­e cite «les banques de développem­ent, qui auront pour mission d’inciter le secteur privé à contribuer au financemen­t des projets de développem­ent, tout en fournissan­t les moyens pour atténuer le risque que les acteurs du marché ne sont pas disposés à assumer». Cependant, la même source juge «prioritair­e de mettre en place un cadre réglementa­ire qui définit avec précision les missions d’une banque de développem­ent mais aussi ses relations avec les autres institutio­ns». Le gouverneme­nt, rappelle le document, prévoyait de mettre en place des banques et/ou d’établissem­ent financiers «spécialisé­s», citant en particulie­r les deux projets de banques dédiées aux secteurs de l’habitat et de l’agricultur­e. Le rapport, qui met également l’accent sur le financemen­t monétaire comme l’une des solutions que le gouverneme­nt envisageai­t pour combler le déficit budgétaire et financer l’investisse­ment, explique qu’il s’agit notamment de réaliser des opérations de refinancem­ent, d’utiliser une partie des réserves et affectatio­ns constituée­s par la Banque d’Algérie et de placer en bons du Trésor une partie des fonds propres de cette institutio­n.

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Le partenaria­t public-privé privilégié

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