El Watan (Algeria)

L’ENAD de Sour El Ghozlane dans la crise

SA DETTE AVOISINE LES 900 MILLIARDS DE CENTIMES

- Amar Fedjkhi

L’Entreprise nationale spécialisé­e dans la fabricatio­n des produits d’entretien et de détergents (ENAD), dont le siège social est situé à Sour El Ghozlane, au sud de Bouira, est à l’arrêt depuis plusieurs mois. Les raisons sont multiples. Les travailleu­rs ne cessent de protester contre le retard mis dans le versement de leurs salaires. Le complexe, entré en exploitati­on vers la fin des années 1980, est au bord de la faillite, et ce, malgré les nombreuses tentatives de relance et soutiens financiers dégagés par les pouvoirs publics visant à le remettre à flot. Depuis le mois de novembre dernier, ses 265 employés sont sans salaires. Dans une déclaratio­n à El Watan, le PDG de l’ENAD, Ali Saad, a indiqué que l’usine (Sidet) est à l’arrêt depuis presque trois mois. «Les grèves cycliques des employés ont impacté l’activité de notre entreprise.» «Nous avons perdu plusieurs marchés. Plusieurs clients potentiels ont évité de signer des contrats en raison de l’instabilit­é dans laquelle se trouve notre complexe», a-t-il révélé en ajoutant que la dette publique de l’ENAD est importante.

Elle est évaluée, selon lui, à 900 milliards de centimes. «On ne peut pas assurer les salaires des travailleu­rs tant que l’usine est à l’arrêt», a affirmé M. Saad, qui a rappelé que la situation financière que traverse son groupe industriel remonte à plusieurs années. Selon lui, il y a longtemps, plusieurs tonnes de produits phare de l’ENAD, Noor et Telj, ont été découverts dans de nombreuses régions du pays. «Ces produits contrefait­s, qui sont présentés dans un emballage identique au nôtre, ont porté un grand préjudice financier à l’entreprise. En 2013, les pouvoirs publics ont cédé deux filiales du groupe ENAD à un opérateur étranger, le groupe allemand Henkel, concurrent direct de l’ENAD. Il s’agit des deux unités de production installées à Chelghoum Laïd, dans la wilaya de Mila, et à Réghaïa. Les enquêtes judiciaire­s engagées par le parquet sur les modalités d’acquisitio­n, en

2013, de l’opérateur allemand Henkel des deux unités susmention­nées sont restées sans suite. Face à la situation de crise, la direction du groupe a été récemment destinatai­re d’un crédit de 15 milliards de centimes visant à relancer l’activité de l’entreprise et le paiement des salaires.»

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